Les Versets Diaboliques — Le Lévitique

Page originelle de Yaacov Levy

GenèseExodeNombresLévitiqueDeutéronome

3 - 10 - 11 - 12 - 13-14 - 15 - 16 - 17 - 19 - 20 - 21 - 22 - 23 - 24 - 25 - 26 - 27 - Notes et biblio

Introduction

Cette section décrit principalement les sacrifices animaux rituels et l’investiture des prêtres. Ce qu’il faut globalement en retenir, c’est qu’ils consistent majoritairement à répandre du sang sur l’autel et à brûler de la chair.  Il est répété à chaque fois: « Ce sera un holocauste, combustion d’une odeur agréable au Seigneuryehvah. » D’autres offrandes consistent aussi en pains et huile. On doit donc à Yehvah, l’industrialisation du barbecue.

Notons que ces sacrifices ont aussi pour but, d’obtenir le pardon de ses fautes. Il s’agit d’une double atteinte à la dignité humaine et à la moralité, et c’est elles qui sont sacrifiés avec l’animal. Le fait de s’octroyer le droit de massacrer et de brûler des animaux pour réparer des péchés et obtenir un pardon est particulièrement barbare et primitif. On aurait pu s’attendre à ce que soit proposer au fauteur de s’amender, s’excuser, réparer tant que possible les conséquences de ses erreurs et l’encourager à s’améliorer. Au lieu de cela, il suffit au fauteur de sacrifier un animal innocent pour effacer sa conduite et soulager sa conscience. Si la tentative de transposition de ses responsabilités suites d’actes, relève immanquablement de la petitesse morale, l’acceptation que cette transposition soit faite par le biais du sacrifice d’un animal innocent, n’est que sauvagerie et cruauté.

Il faut savoir qu’aujourd’hui encore perdure une tradition sordide qui consiste à faire tourner un coq au-dessus de sa tête puis de le faire égorger pour expiation de ses fautes avant le grand pardon. On nomme cette tradition les kapparot.

Pour ma part, j’affirme sans la moindre retenue, que si j’avais quelque chose à me faire pardonner et si la seule solution était d’opérer un sacrifice animal pour pardon, je préfèrerais rester fautif que de devenir assassin.

Pour la suite je reprendrai en relevant un verset au passage.

Lévitique 3

Lv 3.17 – Interdits alimentaire: application sélective de la loi

ג-ג.יז חֻקַּת עוֹלָם לְדֹרֹתֵיכֶם, בְּכֹל מוֹשְׁבֹתֵיכֶם–כָּל-חֵלֶב וְכָל-דָּם, לֹא תֹאכֵלוּ

«Lv3.17 Loi perpétuelle pour vos générations, dans toutes vos demeures: toute graisse et tout sang, vous vous abstiendrez d’en manger.»TO

Ceci a induit les règles de l’abattage animal, qu’il faut égorger et vider de son sang avant d’en traiter la viande à l’eau et au sel pour extirper le plus de sang possible. Au pire, même mal compris, ce verset pourrait inciter au végétarisme. Car les traductions sont correctes et les versets utilisent bien le verbe לאכול – le’ekhol, «manger». Toute autre interprétation est farfelue. L’éviction du sang est rappelée en Lv 7.26-27: «Vous ne mangerez, dans toutes vos demeures, aucune espèce de sang, soit d’oiseau, soit de quadrupède. Toute personne qui aura mangé d’un sang quelconque, cette personne sera retranchée de son peuple.», ainsi qu’en Lv 17.10-12. Repris en Dt 12.16, 23-24.

Toutefois la fixation faite sur le sang passe sous silence l’interdit de graisse. Les lois alimentaires imposées aux yahwistes obnubilées par le sang, font complètement abstraction de la graisse. Pourtant, si on s’attache à respecter la loi, on devrait s’abstenir de consommer «toute graisse et tout sang». Je regarde désormais avec circonspection, les inclusions de petites boules blanches dans les saucissons cacher vendus dans nos supermarchés… on retrouve en Lv7.23: «Parle aux enfants d’Israël en ces termes: “Tout suif de bœuf, de brebis et de chèvre, vous n’en devez point manger.”»

Une preuve «saignante» supplémentaire que les yahwistes ont interprété, extrait et imposé ce qu’ils voulaient bien imposer ou ce qui les arrangeait. On ne peut pas dignement faire appliquer une loi aussi lourde de conséquences un mot sur deux.

Si on demande aujourd’hui à un rabbin, pourquoi les sacrifices ne sont pas appliqués conformément à sa loi, il répondra que ceux-ci ne sont licites que pour le service du Temple. Du fait qu’il n’y ait plus de temple, les lois concernant les sacrifices sont caduques. Si les lois concernant les sacrifices sont caduques, l’interdit de consommation de graisse et de sang, incluent dans les lois du service du temple, devrait aussi être caduque. Pourtant, le sang reste stigmatisé et banni mais la graisse complètement ignorée. Au final cela permet de mieux comprendre les mathématiques rabbiniques: appliquer 50% des lois à 200% équivaut à appliquer 100% des lois à 100%. Ça ne reste que théorique car en pratique, ils font appliquer 10% des lois à 1000%, et malheureusement pas les meilleures, tout en en inventant au passage.

Lévitique 10

Lv 10.1-2 – Les fils d’Aaron immolés pour offrande spontanée: abus de puissance disproportionné

«Lv 10.1 Les fils d’Aaron, Nadab et Abihou, prenant chacun leur encensoir, y mirent du feu, sur lequel ils jetèrent de l’encens, et apportèrent devant le Seigneuryehvah un feu profane sans qu’il le leur eût commandé. 10.2 Et un feu s’élança de devant leSeigneuryehvah et les dévora, et ils moururent devant le SeigneuryehvahTO

Les numéros 3 et 4 de la nomenklatura sont dévorés par un feu divin pour avoir fait fumer de l’encens sans y avoir été conviés. Au-delà de la disproportion devenue habituelle chez Yehvah l’équitable et le miséricordieux, on peut comprendre le but de ce verset comme un message clair. Si les pontes sont exécutés sommairement pour une petite erreur, qu’en serait-t-il des profanes? De plus, cela suppose donc que le service divin est extrêmement périlleux. Ainsi, le commun est amené simplement à penser: «Laissons tout cela aux prêtres et soyons dociles…». L’auteur consolide ainsi la légitimité et l’exclusivité du clan dominant.

Lévitique 11 – Règles alimentaires

Les ruminants au sabot fendu sont désignés consommables. Les poissons dotés de nageoires et d’écailles. Tous les oiseaux saufs certains désignés. Certaines sauterelles. Jusque-là, tout va bien, c’est peu après que ça se corse légèrement.

Repris en Lv 20.25

Lv 11.5-6 – Règles alimentaires: surprenante classification des espèces.

«Lv 11.5 La gerboise, parce qu’elle rumine, mais n’a point le pied corné: elle sera immonde pour vous ; 11.6 le lièvre, parce qu’il rumine, mais n’a point le pied corné: il sera immonde pour vous.»TO

Selon toute objectivité, la gerboise et le lièvre sont des rongeurs. De ce fait il leur serait impossible de ruminer quand bien même il tenterait de le faire, à moins de modifier complètement leurs maxillaires et de leur ôter les dents de devant. Soit Yehvah ne reconnait plus ce qu’il a prétendu créer, soit l’auteur a commis une bourde supplémentaire. La traduction n’aide en rien: «gerboise»TO traduit de שָּׁפָן – shapan qui est employé pour décrire un daman ou un lapin, et le lièvre étant déjà cité, la traduction correcte aurait dû être «daman». La différence entre daman et gerboise est comparable à celle entre loutre et campagnol. Quand bien même ce ne serait qu’un lapin, la différence reste de taille. Car il est vrai que pour signifier affectueusement «lapinou» en hébreu, on utilise le terme שפנפן – shfanpan. Serait-ce l’origine secrète du sobriquet de «Pan-pan» le lapin?

Revenons à nos quadrupèdes, ni moutons, ni lapins.

«Lv11.27 Tous ceux d’entre les animaux quadrupèdes qui marchent à l’aide de pattes, sont impurs pour vous.»TO

Relevé au passage… il est aimable de la part de ce très cher Yehvah de rappeler que des quadrupèdes marchent avec des pattes. Sera t’on autorisés à les consommer si on les fait marcher avec des échasses?

«Lv11.29 Voici ceux que vous tiendrez pour impurs, parmi les reptiles qui se traînent sur la terre: la taupe, le rat, le lézard selon ses espèces ; 11.30 le hérisson, le crocodile, la salamandre, la limace et le caméléon.»TO

La taupe, le rat, le hérisson, la salamandre, la limace… ne sont pas des reptiles! Ici, le problème lexical est la cause du non-sens. שֶּׁרֶץ – sherets aurait dû être traduit par vermine et non par reptile. Le problème est le même en 11.41-42. Cela ravive le débat sur le soin et l’exactitude qui devrait concerner la traduction de livres prétendus sacrés et servant de référentiels…

Selon les mêmes logiques et inspirations, à chaud et dans la foulée, voici un adage de Rabbi Mosheyllehvitz: «Si tu n’attrapes pas la mouche par les deux antennes elle te frappera du pied.» Commentaire: la mouche n’a pas d’antennes et on n’utilise pas le terme pied pour désigner un membre locomoteur d’insecte. De toute façon, cet adage ne veut absolument rien dire.

Lévitique 12

Cette partie traite de la pureté de la femme.

Lévitique 13-14

Règles concernant là ce qui est traduit par lèpre, mais dont le sens est très vaste. Il s’agit de différentes affections cutanées qui conditionnent le statut de pureté ou d’impureté pour un individu dans un premier temps, puis celui d’objets ou structure atteints par ce genre de manifestations. Les passages terminent par les procédures de purifications consécutives aux affections guéries, qui consistent sans surprise à un lot d’offrandes et de sacrifices.

Lévitique 15

Règles de pureté concernant les flux, masculins et féminins.

Lv 15.18 – Rapports sexuels: l’acte charnel souille

«Lv 15.18 Et une femme avec laquelle un homme aurait habité charnellement, tous deux se baigneront dans l’eau et seront souillés jusqu’au soir.»TO

Alors que certains affirment que «Croissez et multipliez» est un commandement primordial, l’acte charnel fondamental à la réalisation du commandement se voit soudain qualifié d’acte engendrant une «souillure». Le tribut payé par l’amour charnel est encore une fois dû a une considération archaïque et malsaine de l’acte d’amour, aggravé par une traduction dégradante. Le thème de l’impureté réapparait à maintes reprises et sera éclairci ultérieurement dans notre exposé (infra Lv 18.4)

Lévitique 16

Lv 16.5 – Le bouc émissaire: offrande au Diable

On comprend souvent ce terme avec tristesse et pitié, et peu savent que l’origine en est la torah ce qu’elle est vraiment.

«Lv16.5 De la part de la communauté des enfants d’Israël, il prendra deux boucs pour l’expiation et un bélier comme holocauste… 16.8 Aaron tirera au sort pour les deux boucs: un lot sera pour l’Éternelyehvah, un lot pour Azazel… 16.10 et le bouc que le sort aura désigné pour Azazel devra être placé, vivant, devant le Seigneuryehvah, pour servir à la propitiation, pour être envoyé à Azazel dans le désert… 16.22 Et le bouc emportera sur lui toutes leurs iniquités dans une contrée solitaire, et on lâchera le bouc dans ce désert.»TO

La première chose à comprendre ici, c’est qu’à l’instar des chérubins, Yehvah s’auto-contredit une nouvelle fois. D’abord il interdit de sculpter des représentations d’anges, puis il en commande deux. Ensuite, il interdit, la formulation du nom ou le service d’un dieu étranger, mais il finit par l’ordonner lui-même. Il renforcera peu après, l’interdit qu’il va lui-même enfreindre: «Lv 17.7 …et ils n’offriront plus leurs sacrifices aux démons…»TO, infraction de «Ex 22.19. Celui qui sacrifie aux dieuxelohim, sauf à l’ÉternelYehvah exclusivement, sera voué à la mort.»TO

La deuxième chose à comprendre, qui est à n’y rien comprendre, c’est le fait que Yehvah impose de servir ce que l’on considère aujourd’hui comme son opposant majeur, Azazel alias le Diable. Dès lors, cela répand dans l’inconscient collectif une dualité existentielle entre Yehvah et Azazel, soit le prétendu bien et le prétendu mal. En outre, cela revient à dire que ce qui se trouve dans les prescriptions de service à Yehvah, n’est autre que le service à Azazel. Ainsi, pour bien servir Yehvah, il faut servir Azazel. En d’autres termes, on peut affirmer que servir ce dieu, c’est servir le Diable.

Il faut noter que paradoxalement, les animaux offerts à Yehvah sont étripés et brulés, alors que l’offrande à Azazel, est laissée libre et en vie. En fait, si on décrit à qui que ce soit, les sacrifices à Yehvah sans préciser qu’ils lui sont destinés, chacun songera immédiatement qu’il s’agit de rites sataniques: animaux sacrifiés, sang répandu, dépouille brulée, odeur de chair brûlée agréable…

Le bouc envoyé à Azazel, pourtant sensé porter toutes fautes de la communauté d’Israël, est laissé indemne, alors que jusque-là, toute expiation était réalisé par un carnage. Ce diable Azazel est au final plus humain et moins sanguinaire pour prix de son service que le cruel et sanguinaire Yehvah. On a presque l’impression qu’Azazel laisse Yehvah perpétrer l’ensemble de son culte sordide pour, non pas, un dollar symbolique, mais un bouc symbolique.

Je ne reviendrai que peu, puisque déjà évoqué (Cf. Lévitique, introduction.), sur la moralité de reporter ses fautes sur un bouc-émissaire plutôt que d’assumer, réparer et améliorer. Dès lors qu’il existe un moyen de se décharger d’une responsabilité en la faisant porter par un media quelconque, plus rien n’encourage à être attentifs à ses actes ni à améliorer son attitude. Le champ libre est laissé au mécréant de le rester puisqu’on l’y encourage en lui fournissant un moyen d’expiation inconditionnel. Qu’en penser, lorsqu’en plus cela devient collectif?

«Lv 16.34 Que cela soit pour vous un statut perpétuel, afin de relever les enfants d’Israël de tous leurs péchés, une fois l’année.»TO

Lévitique 17

Lv 17.3-5 – Abattage réservé: plus d’exclusivités aux prêtres

«Lv17.3 Tout homme de la maison d’Israël qui égorgera une pièce de gros bétail, ou une bête à laine ou une chèvre, dans le camp, ou qui l’égorgera hors du camp, 17.4 sans l’avoir amenée à l’entrée de la Tente d’assignation pour en faire une offrande à l’ÉternelYehvah, devant son tabernacle, il sera réputé meurtrier, cet homme, il a répandu le sang; et cet homme-là sera retranché du milieu de son peuple. 17.5 Afin que les enfants d’Israël amènent leurs victimes, qu’ils sacrifient en plein champ, qu’ils les amènent désormais à l’ÉternelYehvah, à l’entrée de la Tente d’assignation, au pontife, et qu’ils les égorgent comme victimes rémunératoires en l’honneur de l’ÉternelYehvahTO

L’idée est appuyée immédiatement en Lv 17.8-9 et reprise en Dt 12.15

Tout est dit. Les abattages doivent désormais être confiés aux seuls prêtres. Quant à la condamnation de «meurtrier qui répand le sang» à l’encontre d’un homme qui abattrait lui-même son bétail, on ne peut songer là que l’hôpital se moque très grossièrement de la charité. Toutefois, l’auteur impose là, un argument coercitif radical!

Lv 17.13 – Chasse: contradiction aux lois alimentaires précédentes

ג– יז.יג וְאִישׁ אִישׁ מִבְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וּמִן-הַגֵּר הַגָּר בְּתוֹכָם, אֲשֶׁר יָצוּד צֵיד חַיָּה אוֹ-עוֹף, אֲשֶׁר יֵאָכֵל–וְשָׁפַךְ, אֶת-דָּמוֹ, וְכִסָּהוּ, בֶּעָפָר

«Lv 17.13 Tout homme aussi, parmi les enfants d’Israël ou parmi les étrangers résidant avec eux, qui aurait pris un gibier, bête sauvage ou volatile, propre à être mangé, devra en répandre le sang et le couvrir de terre.»TO

Ici, le propre à être mangé est litigieux. אֲשֶׁר יֵאָכֵל – acher yeakhel, à reçut une vocalisation étrange. Alors qu’en 17.10, un verset identique, יאכל est vocalisé yokhal, et qu’en 17.12, יאכל est aussi vocalisé yokhal, יאכל est soudain vocalisé différemment pour une orthographe identique dans un groupement de versets où la cohérence contextuelle impose une vocalisation identique. Quoi qu’il en soit, dans tous les cas, on ne peut plus traduire par «propre à être mangé» mais bien mieux par «qui sera mangé». Qui aurait voulu maquiller les règles de la chasse?

On sait que les vocalisations et cantillations actuelles ne sont pas originales, puisqu’elles ont été établies au moment de la rédaction du Codex d’Alep au X° siècle en Palestine, soit plus de 22 siècles après le don hypothétique de la torah, mais environ 14 siècle après sa mise en forme écrite la plus probable.

Plus tôt, seuls les quadrupèdes ruminants au sabot fendu, était autorisés alors que cette fois-ci, le gibier de chasse est autorisé, à condition de répandre son sang et de le couvrir de terre. La succession de commandements évasifs, dispersés, souvent contradictoire porte un sérieux coup à l’homogénéité, la cohérence et la constance du texte.

Lévitique 18

Le dix-huitième chapitre traite des rapports sexuels interdits à l’instar de Lv 20. Les interdits désignent un ensemble de nudités inobservables et les définitions d’incestes, d’adultères ou d’abominations.

Lv 18.3 – Interdiction d’imitation culturelle: la démarche séparatiste continue

«Lv18.3 Les pratiques du pays d’Égypte, où vous avez demeuré, ne les imitez pas, les pratiques du pays de Canaan où je vous conduis, ne les imitez pas et ne vous conformez point à leurs lois.»TO

Reprise en: Lv 20.23

Ce verset apparaît dans un le contexte d’énumération des lois sexuelles. On sait plusieurs choses des égyptiens qui semblent déplaire à l’auteur et à ce qu’il va attendre de ses suivants pour l’avenir. Les égyptiens impliquaient sexuellement les jeunes filles très tôt. Il faut se rappeler qu’une implication initiatique sexuelle visait à préparer la jeune fille à devenir jeune femme, l’âge moyen du mariage pour une fille est plus ou moins de 12 ans et demi[1]. Les pratiques de contraceptions étaient très avancées. A priori, le but de l’auteur est d’instaurer un ordre familial hétérosexuel et d’éviter les moyens contraceptifs, contradictoires à une démographie satisfaisante.

Mais d’autres usages égyptiens sont passés sous silence, comme l’excision des filles. Toujours dans une optique démographique, il semble être plus sage de ne pas porter atteinte aux potentiels de futures mères. Voici donc les coutumes à ne pas reproduire des égyptiens.

On en oublie une… la circoncision. Parfaitement pratiquée par les égyptiens antiques, contrairement à ce qu’ordonne ce verset, elle n’a pas été abolie par les yahwistes, quand bien même plus tardivement, les égyptiens y renonceront d’eux-mêmes.

Un mot sur ces interdictions maladives de toute nudité et l’effroi qu’inspire le corps humain dans sa plus simple expression. Les règles de pudeurs de plus en plus extrêmes conduisent aujourd’hui nombres d’extrémiste à considérer la chevelure de leur femme comme une nudité et en arrivent à leur raser le crâne pour leur faire porter des perruques.

Dans la série des pratiques égyptiennes reportée, on notera le principe de l’isolement des femmes pour cause de menstruations et leur conception de l’impureté. Si dans tous les camps, les traductions font des ravages, «impureté» traduit comme tel induit une connotation péjorative de saleté, alors que ce n’est absolument pas le cas. Le terme que l’on traduit par impur n’est autre que טמאה – tameh, «bouché». On considère ici qu’il s’agit d’une interférence obstructive énergétique et vibratoire. Malgré tout, il faut convenir que certaines conceptions masculines simplistes les encouragent à traiter les femmes comme des pestiférées pendant leurs périodes de règles.

À nouveau nous retombons dans le schéma de «torah à la carte», où l’on applique et garde ce qui arrange ou qui plaît, et on passe sous silence ou on se débarrasse de qui dérange ou ne plaît pas.

Lv 18.21 – Le Molokh: rituel mal compris

«Lv 18.21 Ne livre rien de ta progéniture en offrande à Molokhmolekh, pour ne pas profaner le nom de ton Dieueloheikha: je suis l’ÉternelYehvahTO

Aussi répété en Lv 20.2-5.

Si Molokh est une divinité cananéenne, il semblerait depuis des travaux archéologiques révélateurs réalisés sur le site de l’Ancienne Carthage dans les années 20, que ce soit aussi le nom du rituel visant à jeter un nouveau-né au feu[2].

Il semble en effet plus rentable mais surtout vital à la clique yahwiste naissante de préserver la démographie. Pour ce faire, Yehvah s’octroie donc outre les premiers-nés, tous les individus obligés de racheter leur vie, après avoir bien évidemment fait mutiler sexuellement les mâles.

Lv 18.22 – Homosexualité: condamnation virulente

«Lv 18.22 Ne cohabite point avec un mâle, d’une cohabitation sexuelle: c’est une abomination.»TO

Repris en Lv 20.13

Si l’homosexualité féminine est condamnée à demi-mot de manière allusive, l’homosexualité masculine l’est ouvertement.

Pour continuer dans le sens du rejet du non-conforme et du différent: voici donc l’origine de cette homophobie ancestrale et archaïque. Si l’intolérance perdure encore aujourd’hui, il semble que l’évolution des choses ne penche pas en faveur de la vision homophobe des yahwistes. Très étrangement, il existe des communautés juives pratiquantes gays un peu partout dans le monde. À la place de «étrangement» j’aurai pu choisir paradoxal. Ceci du fait que l’on puisse en effet considérer paradoxal d’adhérer à une croyance qui rejette violemment votre identité profonde. Il s’agit d’une remarque de concept et aucunement d’un jugement, car il n’appartient à personne de juger les complexes dualités humaines.

Selon mon point de vue personnel, si j’avais été gay, je ne pense pas que j’aurais pu avoir la force d’adhérer à une doctrine quelle qu’elle soit, qui m’exclurait et me déclarerait abominable. Si je ne suis pas doté de ce penchant sexuel, j’éprouve toutefois beaucoup de sympathie et de respect pour ces communautés. D’abord, par simple conviction profonde que chaque individu doit avoir le droit de vivre et de s’exprimer comme il l’entend en vertu ce dont la nature l’a doté. Ensuite, parce que face à la ségrégation, au jugement dogmatique, à l’intolérance, au rejet… les gays ont mené un dur et digne combat pour mériter leur émancipation.

Si l’intolérance perdure encore aujourd’hui, il semble que l’évolution des choses ne penche pas en faveur de la vision homophobe des yahwistes. En effet, les sources bien informées, en Israël, nous apprennent que Tel-Aviv détrône San Francisco au rang de capitale mondiale gay. La ville accueille en effet des gay pride internationales et le volume de participants a dépassé depuis longtemps les 100 000 participants. Je considère pour ma part qu’il s’agit d’un joli pied-de-nez fait aux fanatiques. Mieux encore, la gay pride de Jérusalem est un symbole d’une très haute portée qui devrait avoir pour slogan «Gays de toutes les religions, unissez-vous!». Pour clore, je rappelle qu’un de leur dernier slogan en date fut «Aime ton prochain comme toi-même.».

Je terminerai ce commentaire par une citation:

«De mon point de vue, la condamnation juive de l’homosexualité est l’œuvre d’êtres humains – limités, imparfaits, craignant la différence, et par-dessus tout soucieux de survie tribale. En un mot je pense que nos ancêtres ont eu tort sur un certain nombre de choses, et l’homosexualité en fait partie.» Rav Janet Marder, rabbin d’une synagogue gay à Los Angeles.

On peut juste ajouter: «Ce qui est prétendu contre-nature, n’est-il justement pas dans la nature?» Ainsi, si Yehvah était bien le dieu tout puissant auquel les hommes aspirent, aurait-il créé quelque chose dans le but de le martyriser? L’imposteur Yehvah, oui ; DIEU, non!

Lévitique 19

Lv 19.13 – Extorsion: officiellement pratiquée et légale, publiquement interdite et répréhensible.

«Lv19.13 Ne commets point d’extorsion sur ton prochain, point de rapine.»TO

Il est intéressant de trouver dans le texte lui-même l’interdit d’extorsion, alors que jusqu’alors, et la suite le confirmera, le texte ne vise qu’à faire accepter une domination cléricale lévite aux communs dans le but de les extorquer.

Lv 19.14 – Abus de faiblesse: officiellement pratiqué et orchestré, publiquement interdit et répréhensible.

«Lv19.14 N’insulte pas un sourd, et ne place pas d’obstacle sur le chemin d’un aveugle: redoute ton Dieueloheikha! Je suis l’ÉternelYehvahTO

Si a priori, ce rappel de conduite est, on ne peut plus moral et saluable! Il est aussi terriblement paradoxal et hypocrite dès lors qu’on voudrait en sourire et le prendre au sens second. Ainsi que déjà démontré à plusieurs reprises, autant la lecture directe, que l’interprétation que la mise en œuvre de la loi, est l’apanage des prêtres. Force de lois, aidant à évincer le profane et à le menacer de châtiments parfois ultimes si il voulait s’immiscer ou désobéir, la caste cléricale dominante auto-imposée a tout loisir de faire appliquer la loi à sa guise et dans son intérêt.

Ceci évoque l’adage qui affirme «Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois», mais plus encore, «Au royaume des aveugles, les aveugles sont aveugles.»

Lv 19.18 – Vengeance et rancune: dissonance dans l’attitude de Yehvah

ג-יט.יח לֹא-תִקֹּם וְלֹא-תִטֹּר אֶת-בְּנֵי עַמֶּךָ, וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָּמוֹךָ: אֲנִי, יְהוָה

«Lv 19.18 Ne te venge ni ne garde rancune aux enfants de ton peuple, mais aime ton prochain comme toi-même: je suis l’ÉternelYehvahTO

«Tu aimeras ton prochain comme toi-même», est une des références des plus célèbres et du plus souvent employées, extraites de la torah. Le monde actuel tend à montrer qu’elle est, pour beaucoup, restée lettre-morte et théorique.

Cet amour inconditionnel à vouer au prochain et l’interdit de rancune et de vengeance attribuée à un dieu qui lui-même se décrit «vengeur», «ne pardonnant point», «poursuivant les générations suivantes pour les fautes des pères», «qui ne laisse pas impuni».

La vindicte punitive et la sauvagerie associée de Yehvah n’est plus à démontrer à ce stade et ne fera qu’empirer par la suite.

De ce fait, Yehvah demeure persona non grata pour promulguer un tel commandement. Que peut penser un individu normalement intelligent à qui on ferait cette injonction, aux vues de l’histoire jusqu’à ce point? «Ça un l’air un bon conseil Yehvah, mais pourrais-tu nous montrer comment il faut faire car depuis le début, tu ne nous montres que l’inverse…». Fin de commentaire.

Lv 19.20-22 – Rapports charnels avec esclave: prostitution cryptée

«Lv 19.20 Si quelqu’un cohabite charnellement avec une femme, qui est une esclave fiancée à un homme et n’a été ni rachetée ni autrement affranchie, il y aura châtiment, mais ils ne seront pas mis à mort parce qu’elle n’était pas affranchie. 19.21 Et il amènera pour sa faute, au Seigneuryehvah, à l’entrée de la Tente d’assignation, un bélier de délit. 19.22 Le pontife lui fera expier par ce bélier délictif, devant le Seigneuryehvah, le péché qu’il a commis, et le péché qu’il a commis lui sera pardonné.»TO

Nous devons donc comprendre que l’acte charnel évoqué requiert un châtiment, bien qu’il ne soit pas précisé lequel. Quoiqu’il en soit d’un bélier sera versé au prêtre. Il est bien précisé au prêtre et non au propriétaire/fiancé. Ainsi, si un homme s’attribue une esclave (à laquelle il serait deplus fiancé), et s’il décide de la laisser (prostituer), l’encaissement des honoraires revenant au prêtre, le prêtre devient le proxénète bénéficiaire et le propriétaire/fiancé l’agent. Le texte semble laisser une éventuelle commission à leur appréciation. Mais ne nous arrêtons pas à la version officielle.

«Lv19.20 Si un homme cohabite charnellement avec une esclave qui est à moitié mariée à un [autre] homme et n’a été ni rachetée ni libérée, elle doit être punie physiquement. Cependant, puisqu’elle n’est pas affranchie, [les deux] ne seront pas mis à mort. 19.21 [L’homme] doit apporter son offrande délictueuse à Dieuyehvah, à l’entrée de la Tente de Communion, un bélier. 19.22 Le prêtre fera expiation pour lui devant Dieuyehvah, pour le péché qu’il a commis, par le bélier de délit. Il obtiendra ainsi le pardon pour sa faute.»TS

Rappel: la mise entre crochet est un ajout du traducteur secondaire.

Cette fois-ci, nous passons de «il y aura châtiment»TO à «elle doit être punie physiquement»TS. Merci de la précision, d’autant que traduit ainsi, c’est l’esclave éventuellement prostituée qui est châtiée et non l’homme ayant affaire avec. La divergence des traductions est due ici, tant à l’euphémisation qu’à la perte de sens du mot traduit par «châtiment/punie physiquement»: בִּקֹּרֶת – bikoret.

Il va falloir ensuite éclaircir les dissensions traductionnelles qui opposent «fiancée»TO à «à demi-mariée»TS. Le terme utilisé pour «fiancée/demi-mariée» est ici: נֶחֱרֶפֶת – ni’hrefet. Afin de confirmer, infirmer ou étendre le sens de termes utilisés, on peut comparer leur usage à d’autres endroits du texte, dans un contexte tant similaire que différent. La tentative reste vaine car ces deux termes ne sont employés qu’une seule et unique fois, non seulement dans le pentateuque, mais plus encore, ils sont absents des extensions comme les prophètes ou les hagiographes. Dans tout l’ancien testament, ces deux termes n’apparaissent qu’une fois à cet unique endroit. Si nous cherchons les termes qui une fois traduit produisent «fiancée», nous trouvons: Dt 22.23,25 ; Ex 22.15. Il s’agit de אֹרָשָׂה – orasah. Si nous cherchons les termes produisant «mariée» nous trouvons: Dt 22.22 ; Lv 22.12, pour בְעֻלַת-בַּעַל – beoulat ba’al et תִהְיֶה לְאִישׁ – tihieh le ish. Concernant «épouse»: Gn 3.17 ; Gn 12.5, 11, 17, 19 ; Gn16. 1, 3 ; Gn 20.7, 12, 14, 18 ; Gn 24.3, 4, 15, 36, 37, 38, 51 ; Gn 25.1 ; Gn 34.4, 8, 12 ; Gn 38.6, 8, 14 ; extrait de אִשָּׁה – ishah.

En aucun cas on ne trouve de près ou de loin, même de très loin, נֶחֱרֶפֶת – ni’hrefet. Il va donc falloir nous intéresser à l’étymologie du terme. L’étymologie hébraïque d’appuyant sur une racine trilitère et celle du mot נֶחֱרֶפֶת – ni’hrefet étant ח.ר.פ., cela nous conduit à trois grand axes sémantiques: 1. insulter, injurier, outrager, blasphémer, défier ; 2. hiverner, hiberner ; 3. destiner à, vouer à.

Éliminons d’emblée le sens 2, «hiverner/hiberner» tant il est incongruent dans le contexte cité. Il nous reste les sens 1 et 3. Considérons le préfixe נ – noun, comme signifiant un passif ou un réflexif, et la terminaison ת- -tav, comme une affectation féminine. Ceci nous donne pour le sens 1: insultée, injuriée, outragée, blasphémée, défiée. Éliminons les possibilités liées au blasphème ou au défi concernant l’esclave. Il nous reste insultée, injuriée, outragée. Fusionnons les 3 possibilités en «outragée verbalement». Concernant le sens 3, le passif féminin nous donne: destinée à, vouée à. Si nous passons l’outrage verbal il nous reste «destinée à».

Une traduction brute serait: «et un *(l’)homme qui coucherait une femme couchage de semence et elle esclave destinée à un *(l’) homme et son affranchissement non affranchi ou sa liberté ne lui sera pas donné «bikoret» ne mourront pas car elle n’est pas libérée.»VB

Remarquons le grossier de «coucherait une femme couchage de semence» comme traduction brute. Le verset ne se limite pas àיִשְׁכַּב אֶת-אִשָּׁה – yishkav et ishah, «coucher une femme», mais ajoute שִׁכְבַת-זָרַע – shikhvat zera’a, variablement «couche (épaisseur) de semence, couchage de semence». Ce שִׁכְבַת-זָרַע – shikhvat zera’a, se retrouve en Lv22.5 et Lv22.15, תֵּצֵא מִמֶּנּוּ שִׁכְבַת-זָרַע tetse mimenou shiskhvat-zera’a, «qui a laissé échappé de la matière séminale»TO, «qui sortira de lui couche (épaisseur) de semence.»VB. En Nb 5.13, שִׁכְבַת-זָרַע – shikhvat zera’a, est traduit par «commerce charnel»TO.

Concernant *l’homme, le propos est ambigu et peut renvoyer à «l’homme qui coucherait» autant qu’à «un homme qui coucherait ». L’absence d’un terme tel que אחר – a’her, «autre», dans le texte et non une traduction, laisse planer le doute. Il peut donc supposer tout autant, qu’il s’agisse de l’esclave époux de la femme concernée, le propriétaire de l’esclave ou encore d’un homme quelconque.

À propos du châtiment, «il y aura châtiment»TO à «elle doit être punie physiquement»TS, ces traductions s’appuient sur le passage אוֹ חֻפְשָׁה לֹא נִתַּן-לָהּ–בִּקֹּרֶת תִּהְיֶה – o lo niten lah bikoret tihieh, la traduction brute donne “ou liberté sienne non donné à elle ‘bikoret’ sera”. Le לֹאlo, «non», revêt une importance cruciale ici. Quel que soit ce bikoret, la présence du non, qui précède toujours et invariablement ce qu’il conditionne en hébreu, permet d’affirmer indubitablement que «cela n’est pas». Même s’il s’agissait d’une punition, le verset précise qu’elle ne sera pas. En vertu des éléments rassemblés, en affectant «couchage de semence» à «pour jouissance» et momentanément bikoret à «punition»: nous obtiendrions une traduction sensiblement différente.

«et un (l’)homme qui coucherait avec une femme pour jouissance, et elle esclave destinée à un (l’)homme, et son affranchissement non affranchi, ou sa liberté ne lui sera pas donné punitionbikoret ne mourront pas car elle n’est pas libérée.»VR

En conservant ici «punition» pour bikoret, même si cela ne lui est pas donné, le verset perd sa cohérence (encore eut-il fallut qu’il en ait une). D’où provient l’appréciation que ce seul mot unique dans tout le tana’kh, soit une punition? Du fait que les commentateurs ultérieurs, considérant certainement très rentable de fouetter la femelle utilisée, mais plus, d’en taxer l’utilisateur, ont extirpé de בִּקֹּרֶת – bikoret, la racine ב.ק.ר. – bakar, «bœuf», étendu à «lanière de bœuf», «nerf de bœuf», «fouet»… À ces conditions, ont aurait pu dériver charitablement vers «la valeur d’un bœuf» ou «la valeur du labeur». Le fait que ce n’ait pas été le cas est entièrement du ressort des traducteurs-interprètes-décisionnaires, et met en lumière, une fois de plus leurs paradigmes, points de vue et considérations morales.

Il faut apporter une traduction alternative qui se positionne au final, très loin de standards officiels.

«Un homme qui coucherait avec une femme par plaisir, elle, esclave destinée à un homme, son affranchissement non acquitté ou sa liberté pour laquelle ne lui serait pas donné de ‘bikoret’, ils ne mourront pas car est n’est pas libre. /(Suite) il apportera sa faute à Yehvah à l’ouverture de la tente de consécration, un bélier de délit…»

Moralité: quoiqu’il en soit, le prêtre encaisse dans tous les cas.

Tout ce développement pour un coup de fouet, me direz-vous? Précisément! Car si certains osent parler de «parole divine» avec la portée que celle-ci comprise et acceptée comme telle par des croyants de tous bords induisant un ensemble de conséquences comportementales ou sociales majeures à l’échelle de populations: je réitère l’affirmation soutenant que l’approximation, la négligence, le galvaudage et la falsification sont inacceptables car criminelles. La où un mètre est anecdotique en art abstrait, un dixième de millimètre est crucial en chirurgie. Si on considère que la torah est un équivalent d’un San Antonio antique qui qu’un but distractif: tout est permis. En revanche, si on admet qu’il s’agit d’un référentiel à de nombreux systèmes religieux ayant ainsi une influence sur l’évolution de l’humanité toute entière et la vie de milliards d’individus, on se doit d’attendre la sincérité, l’exactitude et la précision la plus absolue.

Lv 19.23 – Terre promise: abus traductionnel

ג-יט.כג וְכִי-תָבֹאוּ אֶל-הָאָרֶץ

«Lv19.23 Quand vous serez entrés dans la Terre promise+…»TO

(+): Il n’y a aucun mot dans le verset qui signifie «promise». Le verset précise: אֶל-הָאָרֶץ – el haarets, «dans le pays.»

La suite précise à qui doivent revenir les premiers fruits.

«Lv19.23… et y aurez planté quelque arbre fruitier, vous en considérerez le fruit comme une excroissance: trois années durant, ce sera pour vous autant d’excroissances, il n’en sera point mangé. 19.24 Dans sa quatrième année, tous ses fruits seront consacrés à des réjouissances, en l’honneur de l’Éternelyehvah: et la cinquième année, vous pourrez jouir de ses fruits, de manière à en augmenter pour vous le produit: je suis l’Éternelyehvah votre DieueloheikhemTO

Considérant qu’un arbre fruitier arrive en général à maturité après trois années, ce qui reste variable selon les espèces, les fruits de la quatrième année sont donc de facto: «les premiers» fruits. Pris dans son ensemble, cette injonction caractérise une fois de plus l’extorsion des primeurs au détriment du propriétaire. Certains pourraient considérer décourageant le fait de planter un verger, du fait de ne pouvoir profiter de sa récolte après cinq ans seulement. Rappelons, que la récolte sera ensuite régulièrement et lourdement taxée, à commencer par les prémices saisonnières, ainsi qu’intégralement consacrée tous les sept ans. Au final, de plus en plus, décourageant.

Lv 19.33 – L’étranger: statut théorique et considération réelle dissonante

«Lv19.33 Si un étranger vient séjourner avec toi, dans votre pays, ne le molestez point. Il sera pour vous comme un de vos compatriotes, l’étranger qui séjourne avec vous, et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte je suis l’ÉternelYehvah votre DieueloheikhemTO

Repris en Ex 22.20

Je ne m’étendrai pas sur la considération des étrangers en Israël, ni la manière dont ils sont appréciés en particulier par ceux se relevant d’une application stricte de la torah. Je pourrais inviter un étranger et sa compagne à traverser certains quartiers religieux, à Jérusalem par exemple, «Ville de la Paix», afin qu’ils puissent vérifier s’ils sont effectivement accueillis à «bras ouverts» ou à «poings fermés». Je ne le ferai pas tant il s’agirait de mise en danger de la vie d’autrui. Les faits divers relatant des victimes caillassées dans ces secteurs sont tristement nombreux et célèbres. Une revue de presse n’ayant pas sa place ici, il reste possible à celui qui voudrait s’y intéresser, de vérifier à l’aide de nos nombreux médias actuels, le report de ce genre de faits, et l’appréciation objective de la xénophobie qui sévit dans certains milieux. La question demeure, quels textes et quelles références inspirent ce genre de personnes? Officiellement, il s’agit de la torah dont ils se revendiquent les pratiquants les meilleurs. À méditer.

Lv 19.29 – Prostitution des filles interdite: toupet législatif

«Lv 19.29 Ne déshonore point ta fille en la prostituant, de peur que le pays ne se livre à la prostitution et ne soit envahi par la débauche.»TO

Après avoir suivi Abraham prostituant Sarah par deux fois (Gn 12.11-13/Gn 20.2-14), puis Isaac réitérant le même procédé avec Rébecca (Gn 26.7), sans compter Loth qui livrera ses filles (Gn 19.8), on peut considérer que ce verset arrive un peu tard ainsi que quelque peu déplacé au sein du contexte général. Bien qu’en fait, Abraham et Isaac ne soit pas concernés du fait qu’ils aient prostitué leurs femmes et non leurs filles. De surcroît, Loth non plus, puisque, s’agissant toutefois de ses filles, il ne souhaitait pas les prostituer mais en faire cadeau. Quant à Thamar, elle s’est prostituée d’elle-même auprès de Judah (Gn 38.14).

Lévitique 20 – Rabâchages

Reprise et insistance sur les précédents commandements.

Lévitique 21 – Pureté des prêtres

Règles de pureté des prêtres.

Lv 21.13-15 – Les prêtres n’épouseront que des vierges: débordement de la notion de «primeur».

«Lv21.13 De plus, il devra épouser une femme qui soit vierge. 21.14 Une veuve, une femme répudiée ou déshonorée, une courtisane, il ne l’épousera point: il ne peut prendre pour femme qu’une vierge d’entre son peuple, 21.15 et ne doit point dégrader sa race au milieu de son peuple: je suis l’Éternelyehvah, qui l’ai consacré!»TO

Le verset étant suffisamment clair en soi, se passe de commentaires.

Lv 21.17-21 – Interdiction de prêtrise en cas d’atteintes physiologiques: discrimination

«Lv 21.17 Parle ainsi à Aaron: Quelqu’un de ta postérité, dans les âges futurs, qui serait atteint d’une infirmité, ne sera pas admis à offrir le pain de son Dieuelohav. 21.18 Car quiconque a une infirmité ne saurait être admis: un individu aveugle ou boiteux, ayant le nez écrasé ou des organes inégaux ; 21.19 ou celui qui serait estropié, soit du pied, soit de la main ; 21.20 ou un bossu, ou un nain ; celui qui a une taie sur l’œil, la gale sèche ou humide, ou les testicules broyés. 21.21 Tout individu infirme, de la race d’Aaron le pontife, ne se présentera pas pour offrir les sacrifices de l’Éternelyehvah. Atteint d’une infirmité, il ne peut se présenter pour offrir le pain de son Dieuelohav. 21.22 Le pain de son Dieuelohav, provenant des offrandes très-saintes comme des offrandes saintes, il peut s’en nourrir ; 21.23 mais qu’il ne pénètre point jusqu’au voile, et qu’il n’approche point de l’autel, car il a une infirmité, et il ne doit point profaner mes choses saintes, car c’est moi, l’Éternelyehvah, qui les sanctifie.»TO

Tout d’abord, on comprend mieux pourquoi Moïse s’est vu exclure du service. On aura appris très tôt les afflictions dictionnelles dont il était atteint: bégaiement et zézaiement.

Le canon physique discriminatoire est donc défini lourdement et précisément. Yehvah ne veut pas d’infirmes à son service. Dans le même ordre de raisonnement, qui se prétend seul décisionnaire d’infirmités innées ou acquises, si ce n’est Yehvah prétendu dieu absolu. L’affliction d’une infirmité devient un argument discriminatoire voulu pour exclure. N’est-il pas dommage de ne pas voir l’affirmation hautement spirituelle inverse, qui octroierait le droit de servir à quiconque de cœur, d’âme et d’actes souhaiterait se dévouer au service? Il faut surtout relever le sous-entendu latent qui n’est autre que: «La Race des Prêtres issus d’Aaron LEVY est parfaite (physiquement…) et supérieure (génétiquement/généalogiquement…).»

Je n’argumenterai pas plus, tant je pense qu’à ce stade, tout lecteur aura compris mon aversion pour des concepts d’élection et de supériorité, quelles que puissent être les justifications apportées à leur mise en avant. Plus encore lorsque l’on voit se profiler un imbroglio ethnico-spirituo-physico-généalogique… qui s’appuie sur un fantasme malsain.

Lévitique 22 – Complément à la perfection physique

Outre des règles de pureté ou d’impureté concernant les prêtres, leurs familles, leurs esclaves désignant qui peut consommer quoi de prétendu sacré, on trouvera l’extension d’exigence d’une perfection physique attribuable aux animaux sacrifiés. «Lv 22.20 Tout animal qui aurait un défaut, ne l’offrez point ; car il ne sera pas agréé de votre part…»TO. Ce genre de prescriptions s’étale en fait du verset 22.17 au 22.25.

Lv 22.27 – Prélèvement des animaux de lait: sevrage précipité cruel

«Lv22.27 Lorsqu’un veau, un agneau ou un chevreau vient de naître, il doit rester sept jours auprès de sa mère ; à partir du huitième jour seulement, il sera propre à être offert en sacrifice à l’Éternelyehvah

Loin d’attendre le sevrage physiologique et de l’étendre à toutes les espèces, notre très délicat et soucieux du bien-être animal qu’est Yehvah, s’octroie le prélèvement des jeunes bêtes de lait décrite à une semaine de vie, révolue. Si le massacre pour sacrifice d’un animal de huit jours pourrait sembler inhumain, certains argumenteront que c’est «divin» (yehvahique), donc non pas seulement acceptable, mais bien autorisé! A priori, ce commandement qui pourrait horripiler les partisans du respect et de la protection des animaux, devrait convenir aux partisans de la sveltesse à tout prix! En effet, il évite à la portion extraite de prendre trop de volume et ainsi de s’engraisser, en faisant un aliment relativement diététique. Le problème réside dans le fait que cette diététique yehvahesque n’est destinée qu’à ses prêtres.

Dans le même ordre d’idée, la bonté yehvahique étant affirmée exemplaire depuis le début, on trouve dans le verset suivant: «Lv 22.28 Grosse ou menue bête, vous n’égorgerez point l’animal avec son petit le même jour.»TO

On ne peut nier qu’il s’agisse ici d’une mesure de compassion. On peut ainsi attendre un jour avant d’abattre un animal et sa mère. Cette mesure ne précise pas dans quel ordre il faut abattre les animaux, la mère ou le petit d’abord?

Ce groupe de versets est très intéressant d’un autre point de vue. Elle permet de mettre en évidence la capacité lexicale de l’auteur et ainsi mettre un terme aux interprétations abusives.

Le verset 22.27 nous cite «veau, agneau, chevreau». Il est tentant de prétendre que le sens de ces désignations peut être méronymique et qu’il puisse sous-entendre «toute jeune bête de lait (cachère?)».

Cette affirmation est immédiatement contredite par le verset suivant où l’on fait référence à «Grosse et menue bête, l’animal et son petit». À moins que cette fois on tente de mettre en avant une hyperonymie en affirmant que «grosse bête» sous entende «vache et veau» et «petite bête» sous-entende «brebis et agneau/chèvre et chevreau», force est de constater que la capacité lexicale de l’auteur n’est en rien déficiente. Cette défiance serait mise en avant pour justifier le besoin d’extension et de modification sémantique. Il est donc parfaitement capable d’attribuer un commandement de manière simple à un ensemble tant qu’à contrario désigner une espèce avec précision. Cette précision a par exemple été utilisée pour la désignation des espèces volatiles dites «impures» au sein des paragraphes alimentaires.

Ce développement nous renvoie au verset: «Ex 23.19 Tu ne feras point cuire un chevreau dans le lait de sa mère.»TO. On doit ainsi comprendre que l’auteur désigne sciemment le «chevreau» et non toute autre jeune bête de lait.

L’interprétation de commandement comme base de l’interdiction de mélanges de viande et de lait ne tient absolument plus. Primo, il était possible à l’auteur d’affirmer «Tu ne feras pas cuire une jeune bête de lait dans le lait de sa mère». Secundo, mieux encore, il était possible de poser: «Tu ne cuiras pas dans le même temps, de la viande et du lait». Tertio, il était tout aussi possible de poser: «Tu ne mangeras pas dans le même temps de la viande et du lait».

Des interdictions concernant la divination et/ou la sorcellerie sont repris, redéveloppés et étalés dans le texte une demi-douzaine de fois, alors qu’ils n’ont aujourd’hui aucune utilité ni aucune application pratique. Un commandement qui est sensé conditionner un modus vivendi alimentaire pour une population entière, n’est cité que trois fois, sans plus de précisions.

De l’histoire d’un chevreau dans le lait de sa mère surgit un ensemble de lois alimentaires restrictives vides de fondements, de logique et proche de la paranoïa alors que l’interdiction de prêt à intérêt est passée sous silence. La conclusion sera ici que de mauvaise lecture, aux interprétations loufoques, extrapolations excentriques, disproportions de considération de sens, les interprètes auront réussi à hiérarchiser de leur propre chef, l’importance des commandements que leur divinité est sensée leur avoir transmis. Ensuite, ils se seront autorisés à les moduler avec des intensités différentes, correspondant à leurs convenances. Enfin, ils se seront permis d’orienter et de concentrer certaines considérations textuelles de manières inéquitables les unes par rapport à d’autres. Celui induit que la réalité de la loi qui leur sert de référence est inhomogène, démantelable et reconstructible.

Imaginons ce qu’aurait pu devenir un commandement du type: «Ne produit pas de confiture de cerise sur un feu alimenté par du bois de cerisier». Suivant toute (anti-)logique présentée jusqu’à présent, cela aurait certainement induit l’interdiction de la cuisine au bois. Ainsi, les yahwistes seraient devenus les maîtres dusushi, du carpaccio et du tartare avant l’heure, et ce, jusqu’à l’avènement de l’électricité ou du gaz domestique.

Pour clore cette section, il est important de rappeler que nombreux sont ceux qui considèrent ce texte, immuable et éternellement d’actualité, sans que cela n’inquiète personne.

Lévitique 23

Dans les passages suivants vont être énumérées les «solennités». En prêtant un peu attention aux périodes de festivités et aux contributions exigées, il est évident de comprendre que le hasard ou la spiritualité n’ont en rien influencé leur établissement. Ces solennités tombent étrangement aux moments de périodes de productivité agricoles charnières.

Le shabbat

Le sacro-saint jour de repos hebdomadaire auquel on associe l’interdiction de travailler. L’extension et la multiplication frénétiques d’interdits dérivés de ce jour à chômer amènent les pratiquants endurcis à des usages plutôt déconcertants pour les sociétés modernes.

Quelques exemples: interdiction d’allumer ou d’éteindre un feu, soit d’activer un interrupteur, d’utiliser un téléphone, d’allumer une télévision, et bien sûr d’utiliser une automobile… Interdiction de porter, ne serait-ce qu’une aiguille à l’extérieur d’un domaine clos. Interdiction d’écrire ou de jouer aux cartes car il faudrait les trier, ce qui est aussi interdit.

En parallèle on fabrique des élastiques spéciaux pour transporter les clefs hors de la maison, des fauteuils roulants à air comprimé pour les invalides ou des ascenseurs automatiques… et bien sûr l’interdiction de manipuler de l’argent n’empêche en rien la mise en place de systèmes d’enchères très élaborés pour acheter l’accès au divers rituels folkloriques comme l’ouverture du placard à rouleaux, le port de ceux-ci ou encore les lectures de passages de la torah dans ces mêmes rouleaux.

La Pâques

Période babylonienne: Le 14e jour du premier mois, soit le 14 Nissan.

Période grégorienne: avril

Saison agricole: récoltes printanières des premiers légumes succulents.

Contributions exigées: «23.8 Vous offrirez un sacrifice au Seigneuryehvah sept jours de suite.»

Commandements: «23.6 …durant sept jours vous mangerez des azymes.», «23.7…vous ne ferez aucune œuvre servile», «23.8Le septième jour, il y aura convocation sainte: vous ne ferez aucune œuvre servile.».

En souvenir de la sortie d’Égypte. Il s’agit bel et bien pour les pratiquants de relater ce qu’ils croient être l’histoire authentique des hébreux libérés de l’esclavage par Moïse pour être menés en «terre promise». Sachant qu’il n’y a jamais eu d’esclavage dans l’Égypte décrite ni d’exode, ils pourraient vouloir évoquer une légende et son symbolisme. Que nenni! Pour eux tout est vrai. Et gare à qui, non pas seulement dirait, mais plus encore, leur prouverait le contraire. Viens s’ajouter une exclusion paranoïaque de tout levain. Ce qui amène à la production d’un lot infini de produits kasher lepesa’h, «cachère pour Pâques» allant du dentifrice au papier toilette. Le génie productif réussit toutefois à produire des gâteaux kasher lepessa’h, soit dit en passant.

Le Ômer et la Pentecôte

Période de 50 jours entre la Pâques et la Pentecôte, où bien sûr, il faut apporter des offrandes quotidiennes. En pratiques, les plus impliqués se contentent de compter rituellement les jours.

Période babylonienne: 50 jours à compter de la fin de la pâque. Du 21 Nissan au 5 Sivan.

Période grégorienne: avril-mai-juin

Saison agricole: récoltes pré estivales, céréales précoces et légumes succulents.

Contributions exigées: «23.10…vous y ferez la moisson, vous apporterez un ômer des prémices de votre moisson.» ; «23.12 …un agneau sans défaut, âgé d’un an.» ; «23.13…son oblation: deux dixièmes de fleur de farine pétrie à l’huile.» ; «23.13…sa libation: un quart de hîn de vin» ; «23.17 …deux pains destinés au balancement, qui seront faits de deux dixièmes de farine fine et cuits à pâte levée» ; «23.18 …avec ces pains, sept agneaux sans défaut, âgés d’un an, un jeune taureau et deux béliers; ils formeront un holocauste pour le Seigneuryehvah, avec leurs oblations et leurs libations» ; «23.19 …un bouc pour le péché, et deux agneaux d’un an».

Quelques précisions quantitatives:

Ômer: mesure de capacité correspondant à environ 2 litres. À remplir d’orge pour le cas.

Quart de Hîn: mesure de capacité correspondant à 0,9 litres. Le contenu désigné est du vin.

Si on estime que les obligations concernent 600 000 individus représentatifs, ce qui est faux et sous-estimé, puisque l’obligation religieuse concerne tout homme âgé de 13 ans et au-delà, nous obtiendrions comme tribut versé aux prêtres pour ce seul début de fête: 1200m³ d’orge et 540m³ de vin ainsi que 600 000 agneaux d’un an sans défaut.

Concernant l’orge, cette quantité exigée pour une seule fête correspond pour comparaison au tiers de la production annuelle chinoise de l’an 2004, produite sur 850000 hectares, soit 8500km2, soit la superficie de la Saône et Loire ou presque la moitié de l’état d’Israël, actuel.

Concernant les agneaux d’un an sans défaut, ils ne peuvent être issus d’un volume de cheptel ovin 10 fois supérieur en nombre, ce qui inclut béliers, moutons de tous âges, brebis, agneaux (dont ceux considérés parfaits). Ce nombre de têtes tend à égaler celui de la production française actuelle, soit la performance d’un pays industrialisé, tempéré doté d’un élevage de pointe 3000 ans plus tard.

À propos du vin, le volume exigé correspond à 720 000 bouteilles, soit «seulement» le tiers de la production annuelle maltaise. Sachant qu’il faut 4 ans à une vigne pour atteindre son rendement optimal et que les lois agricoles yehvahiques n’autorisent l’exploitation des fruits la cinquième année ; en comptant une année supplémentaire de vinification, cela suppose au moins six ans de sédentarité et de culture. Ceci représente une main d’œuvre et une ressource animalière agricole colossale d’un point de vue antique. Il faut ajouter la mise en œuvre de moyens d’irrigation ainsi que la ressource en eau nécessaire à son fonctionnement. Au total, un tel résultat aurait nécessité plusieurs années de sédentarisation et de maîtrise de l’agriculture, autant qu’un territoire adapté et des conditions météorologiques idéales.

Nous n’avons considéré ici, que cette première festivité. Alors que les exigences sont ici fantasmagoriques, la multiplication des besoins dus aux autres festivités, aux habitudes rituelles quotidiennes, expiatoires et autres, et les besoins alimentaires ordinaires de la population, démultiplierai de manière surréaliste les besoins agronomiques.

Quelqu’un pourrait-il m’expliquer, comment un peuple en mouvement depuis moins de deux ans, dans un désert hostile, où les seules terres arables et irriguées se trouvent autour d’oasis disséminés, bénéficiant d’une pluviométrie catastrophique, rendant impossible l’apparition de pâturages, réussissent à égaler en moins d’une année ce que des pays comme la Chine moderne ou la France actuelle, de tradition agricole plurimillénaire doté de potentiels hygrométrique plus que significatifs, réussissent à peine à produire au triple sur une échéance annuelle dans le même délai? Personne évidemment.

Cela suggère à ce stade plusieurs hypothèses intéressantes. D’abord, l’auteur n’avait aucune notion réaliste correspondant à ses exigences théoriques. Ensuite, du fait de leur infaisabilité, il semblerait que ce genre de taxations et de rites n’aient jamais eu lieu, hormis sur le papier, et dans l’espoir fou et insensé que cela puisse se réaliser un jour. Enfin, la situation théorique de l’exode ne permet absolument pas de réaliser ce genre de facéties extravagantes et de fait, ne peut en rien avoir été.

La suite de l’histoire énoncera, que cette même population, manquera de tout durant son périple et recevra par la grâce yehvahique de la manne, des cailles, de l’eau afin de subsister. Comment ce peuple devant livrer autant de ressources agricoles à ses prêtres plusieurs fois par an, en oublie-t-il de générer le ratio de ressources correspondant à ses besoins? Un fois de plus, cet auteur désireux d’épater et d’extorquer son village, n’a pas pris la mesure des injonctions édictées.

Destinataire(s): «Lv 23.20 Le pain des prémices, devant l’Éternelyehvah, ainsi que deux des agneaux: ils seront consacrés à l’Éternel, au profit du pontife.»TO

Au fil du texte on peut remarquer que l’extorsion qui masque son nom au profit de «sacrifice à Yehvah », cache de moins en moins sa finalité et ses bénéficiaires authentiques que sont les prêtres: «ils seront consacrés à l’Éternelyehvah, au profit du pontife.»TO

Commandements: «Lv 23.7Le premier jour, il y aura pour vous convocation sainte: vous ne ferez aucune œuvre servile.»TO. «Lv 23.14Vous ne mangerez ni pain, ni grains torréfiés, ni gruau, jusqu’à ce jour même, jusqu’à ce que vous ayez apporté l’offrande de votre Dieueloheikhem»TO, «Lv 23.16vous compterez jusqu’au lendemain de la septième semaine, soit cinquante jours, et vous offrirez à l’Éternelyehvah une oblation nouvelle.»TO. «23.16 …vous compterez jusqu’au lendemain de la septième semaine, soit cinquante jours. / 23.25 Et vous célébrerez ce même jour: ce sera pour vous une convocation sainte, où vous ne ferez aucune œuvre servile.»TO

Motif: «23.18 …sacrifice d’une odeur agréable à l’Éternelyehvah

Pour certains courants yahwistes, la fête qui correspond à la commémoration de l’imaginaire «don de la torah». Il s’agit d’un shabbat modifié pendant lequel certains traditionnalistes ont réussi à instaurer des dégustations de fromage. Le point d’orgue n’est autre que la lecture des «dix commandements». Aucun des fidèles ne s’interroge sur laquelle des deux versions rédigées dans le texte leur est servie. Là, encore, ils ont l’infinie certitude que tout cela s’est produit.

Le Nouvel An

Stipulé comme étant le premier jour du septième mois, ce qui est plutôt surprenant pour un jour de «nouvel an». Tout est presque passé au miel dont en particulier une pomme, dans l’espoir de voir la prochaine année, «douce comme le miel».

Période babylonienne: 1er jour du 7e mois. 1er Tichit.

Période grégorienne: septembre.

Saison agricole: premières récoltes pré-automnales.

Contributions exigées:

Destinataire(s):

Commandements: «Lv 23.24…aura lieu pour vous un repos solennel ; commémoration par une fanfare… 23.25 Vous ne ferez aucune œuvre servile, et vous offrirez un sacrifice à l’Éternelyehvah

Le Grand Pardon

Un jour de jeûne et quelques coups de cornes de béliers. J’évoque ici la sonnerie de l’instrument et non sa contondance, car à ce stade il vaut mieux préciser. Le jour le plus respecté en vertu du fait qu’il sous-entend le pardon des péchés. Il faut croire que la majorité de suivants ont un besoin fondé de soulager leur conscience. Une fois passé, cet authentique allègement moral, permet de se sentir blanc comme neige pour mieux reprendre son quotidien et son lot de péchés retrouvés, jusqu’à l’année suivante.

Période babylonienne: 10e jour du 7e mois. 10 Tichri.

Période grégorienne: septembre.

Saison agricole: premières récoltes pré-automnales.

Contributions exigées:

Destinataire(s):

Commandements: «Lv 23.27 Mais au dixième jour de ce septième mois, qui est le jour des Expiations, il y aura pour vous convocation sainte: vous mortifierez vos personnes, vous offrirez un sacrifice à l’Éternelyehvah, 23.28 et vous ne ferez aucun travail en ce même jour, car c’est un jour d’expiation, destiné à vous réhabiliter devant l’Éternelyehvah votre Dieueloheikhem. 23.29 Aussi, toute personne qui ne se mortifiera pas en ce même jour, sera supprimée de son peuple ; 23.30 et toute personne qui fera un travail quelconque en ce même jour, j’anéantirai cette personne-là du milieu de son peuple. 23.31 Ne faites donc aucune sorte de travail: loi perpétuelle pour vos générations, dans toutes vos demeures. 23.32 Ce jour est pour vous un chômage absolu, où vous mortifierez vos personnes ; dès le neuf du mois au soir, depuis un soir jusqu’à l’autre, vous observerez votre chômage.»

Motif: «Lv 23.28 Car c’est un jour d’expiation, destiné à vous réhabiliter devant l’Éternelyehvah votre Dieueloheikhem

Le groupe de versets cités ici, n’a simplement pour but que de situer l’ambiance de ce saint jour de pardon yehvahesque. Autrement dit, «Souffre pour obtenir mon pardon ou je t’extermine!». De fait, avoir la grandeur morale de chercher à assumer ses fautes, avec maturité, humanité et responsabilité est proscrit, sous peine d’extermination.

À un autre niveau, le fait de reconnaître par une admirable humilité que les fautes ne sont pas dignes d’êtres pardonnées et de refuser, dans le but, encore une fois de faire face à ses responsabilités morales, d’être blanchi au prix d’une «mortification», est passible d’extermination. Nulle part il est demandé de faire preuve d’humilité, d’honnêteté, d’introspection, d’auto-analyse, de volonté de réparation, de changement ou d’amélioration. Nulle part! Il suffit juste de s’auto-martyriser pour le plaisir d’un divinoïde sadique, pour obtenir son pardon! Rien d’autre à faire! Et si on aspire à une dimension supérieure du pardon, alors ce divinoïde promet l’extermination. Extermination que j’attends encore pour ma part… soit parce qu’il serait patient à mon égard, soit parce qu’il m’aurait déjà excommunié, soit parce qu’il n’existe que dans l’esprit malade de certains exploiteurs qui inculquent ce genre de croyances déshumanisantes à des populations entières de grégaires conditionnés. «Souffrez pour moi mais ne changez point!», au cas où en tentant de s’améliorer l’homme dans l’attitude d’équilibre et d’adéquation qu’il aurait finit par atteindre, n’aurait plus besoin de ce genre de petit père fouettard.

Afin de pallier au désarroi cumulatif, tentons autant de sourire que d’illustrer.

Pour la fête des cabanes il est demandé de se procurer un cédrat des plus superbe, qui sera agité avec d’autres plantes pendant la semaine de dite fête. Se rappelant cette dernière période, le jour du grand pardon, Kobi demande à Moshe:

«Tu n’as pas honte de n’avoir eu qu’un cédrat très moyen à présenter pour la dernière fête des cabanes, alors que tu as doublé le prix de ce que tu vendais pour celle-ci?
– Non! dieu me pardonnera d’avoir vendu mes meilleurs cédrats pour le bien des autres fidèles au détriment du mien… et puis, les affaires sont les affaires! Je les ai escroqués pour leur bien et celui de la volonté divine de voir de beaux cédrats dans les mains des fidèles indépendamment de leur prix! Concernant mon cédrat contestable, il y a comme chaque année, ce jour du grand pardon pour me racheter pour une année entière! De quoi, grâce à mon esprit de sacrifice, rendre beaucoup de services et surtout, refaire beaucoup d’argent!»

La fête des cabanes.

Le but est de construire une cabane de fortune dans laquelle on est sensé vivre, tout du moins manger et exécuter un maximum de tâches utiles. Un autre rituel consiste à agiter différentes plantes suivant une séquence et dans des directions données. La fête commémore l’imaginaire errance de 40 ans dans le désert qui aurait séparé la sortie d’Égypte de l’invasion de Canaan.

Période babylonienne: 15e jour du 7e mois. 15 Tichri.

Période grégorienne: septembre-octobre.

Saison agricole: Récoltes pré-automnales: céréales, olives, raisin…

Contributions exigées:

Destinataire(s):

Commandements: «Lv 23.34 aura lieu la fête des Tentes, durant sept jours, en l’honneur de l’Éternelyehvah.», «23.35 Le premier jour, convocation sainte: vous ne ferez aucune œuvre servile. 23.36 Sept jours durant, vous offrirez des sacrifices à l’Éternelyehvah. Le huitième jour, vous aurez encore une convocation sainte, et vous offrirez un sacrifice à l’Éternelyehvah: c’est une fête de clôture, vous n’y ferez aucune œuvre servile. 23.37 Ce sont là les solennités de l’Éternelyehvah, que vous célébrerez comme convocations saintes, en offrant des sacrifices à l’Éternelyehvah, holocaustes et oblations, victimes et libations, selon le rite de chaque jour. 23.38indépendamment des sabbats de
l’Éternelyehvah ; indépendamment aussi de vos dons, et de toutes vos offrandes votives ou volontaires, dont vous ferez hommage à l’Éternelyehvah. 23.39 Mais le quinzième jour du septième mois, quand vous aurez rentré la récolte de la terre, vous fêterez la fête du Seigneuryehvah, qui durera sept jours; le premier jour il y aura chômage, et chômage le huitième jour. 23.40Vous prendrez, le premier jour, du fruit de l’arbre hadar, des branches de palmier, des rameaux de l’arbre aboth et des saules de rivière ; et vous vous réjouirez, en présence de l’Éternelyehvahvotre Dieueloheikhem, pendant sept jours.», «Lv23.42Vous demeurerez dans des tentes durant sept jours ; tout indigène en Israël demeurera sous la tente».

Motif: «Lv 23.43 …afin que vos générations sachent que j’ai donné des tentes pour demeure aux enfants d’Israël, quand je les ai fait sortir du pays d’Égypte, moi, l’Éternelyehvah, votre Dieueloheikhem

Synthèse: les points clefs récurrents conduisent à nouveau à mettre en lumière les tenants et aboutissants des festivités.

  1. Le service consiste en sacrifices multiples et combustions variées.
  2. Les festivités ont lieu aux périodes agricoles clés.
  3. Si Yehvah semble apprécier les odeurs de matière organique brulée, ce sont bel et bien les prêtres qui se gavent des dons, offrandes et reliquats de sacrifices.

Lv 24 – De l’huile, du pain et du sang

Les deux premières parties de ce chapitre expliquent le rôle et l’intérêt de l’huile de la lampe à allumer en permanence dans le tabernacle ainsi que les modalités de factures de pains de proposition. La suite concerne le sort réservé au «Blasphémateur».

Lv 24.10-16, 23 – Le Blasphémateur: répression exemplaire pour inciter à mutisme et obéissance absolue.

«Lv24.10 Il arriva que le fils d’une femme israélite, lequel avait pour père un Égyptien, était allé se mêler aux enfants d’Israël ; une querelle s’éleva dans le camp, entre ce fils d’une Israélite et un homme d’Israël. 24.11 Le fils de la femme israélite proféra, en blasphémant, le Nom sacré+ ; on le conduisit devant Moïse. Le nom de sa mère était Chelomith, fille de Dibri, de la tribu de Dan. 24.12 On le mit en lieu sûr, jusqu’à ce qu’une décision intervînt de la part de l’Éternelyehvah. 24.13 Et l’Éternelyehvah parla ainsi à Moïse: 24.14 Qu’on emmène le blasphémateur hors du camp; que tous ceux qui l’ont entendu imposent leurs mains sur sa tête, et que toute la communauté le lapide. 24.15 Parle aussi aux enfants d’Israël en ces termes: quiconque outrage son Dieuelohav portera la peine de son crime. 24.16 Pour celui qui blasphème nominativement l’Éternelyehvah, il doit être mis à mort, toute la communauté devra le lapider ; étranger comme indigène, s’il a blasphémé nominativement, il sera puni de mort.», «Lv24.23 Moïse le redit aux enfants d’Israël. On emmena le blasphémateur hors du camp, et on le tua à coups de pierres ; et les enfants d’Israël firent comme l’Éternelyehvah  avait ordonné à Moïse.»TO

(+): «Nom sacré»: traduit de הַשֵּׁם – hashem, «Le nom». «Nom sacré» peut être rendu en hébreu par shem qadosh et «Le Nom Sacré», pour ceux qui tiendrait à retranscrire son caractère unique et saint, proviendrait de hashem haqodesh. La traduction emphase un peu du fait qu’il n’y ait ici aucun terme en hébreu signifiant sacré, le traducteur s’est encore laissé déborder, par le sens qu’il veut donner, dans un contexte entendu, plutôt que de se cantonner à une traduction stricte, soit, valable celle-ci.

L’auteur précise que «le coupable» est le fils d’un Égyptien et d’une certaine Chelomith, fille de Dibri, de la tribu de Dan. Cette précision peut être riche de sous-entendus générateurs d’a priori. Les intentions de l’auteur sont difficiles à cerner ici.

Il serait intéressant de savoir exactement ce que «blasphémer» implique. Le texte est clair concernant le blasphème nominatif de Yehvah. Un tel souci de précision permettra-t-il d’évoquer les el, elohim, shaday, adonay, kanah ou d’autres, impunément?

Si l’on s’en réfère aux définitions actuelles de «blasphémer», nous trouvons: «propos considéré comme irrévérence à l’encontre du sacré ou du divin d’un point de vue religieux.» L’aspect religieux des choses est important, car «sacré», un drapeau peut l’être pour un patriote convaincu et «divin», un met exquis pour un gastronome.

Il s’agit donc d’une appréciation subjectivo-affective. Pour résumer en citant notre intervenant virtuel favori Moyshelleh: «…tu peux dire de toutes les autres divinités que ce sont des bidons, des imposteurs, des amateurs, des inférieurs, des illusions, des menteurs… mais surtout pas de la nôtre!»

Proposons trois cas virtuels d’affirmations considérées comme blasphématoires:

À un enfant rêveur: «Le lapin magique qui a sauvé la princesse dealait du crack chez les gnômes avant de rejoindre le chevalier.». Il s’agit de calomnie, car le lapin magique en question, n’a jamais, et n’aurait jamais pu vendre des drogues illicites modernes dans son univers. L’acte est donc qualifiable de provocation et de tentative d’atteinte aux convictions d’intégrité d’un personnage imaginaire canonisé par le jeune interlocuteur. La réaction sera la projection d’une voiture miniature au visage, une série d’insultes enfantines et une moue de trois jours.

À un yahwiste: «Moïse était un assassin…» (La phrase ne peut être terminée, ni argumentée ni justifiée du fait de la réaction immédiate, brutale et aveugle de l’allocutaire auditeur). Il s’agit d’une vérité affirmée à propos d’un personnage imaginaire tiré d’une histoire imaginaire énoncée à un individu s’étant identifié à celle-ci, et, la croyant authentique et réelle. La réaction sera: la projection de vitriol au visage du locuteur et l’incendie de sa demeure, lui dedans, alors qu’il agonise sur le sol après passage à tabac, avec le support de dizaines de complices fanatiques rapidement mobilisés, scandant des chants sacrés répurgateurs, et protégés par la police locale.

À un membre du parti: «Notre dictateur est un monstre sanguinaire et inhumain.» Il s’agit d’une vérité à propos d’un individu réel. La réaction sera la dénonciation à la police secrète d’état, un interrogatoire adapté de plusieurs semaines, puis le transfert vers un camp de redressement de haute sécurité pour 899 ans du blasphémateur et de sa famille.

Quelles que soit les thèmes et les réactions: faux sur faux, vrai sur faux, vrai sur vrai, le blasphème et ses conséquences sont toujours le fait de l’allocutaire et de sa capacité de réaction. Cependant, une affirmation fausse sur un sujet imaginaire ne devrait pas prêter à conséquence. Ceci dit, autant, qu’une affirmation vraie faite au sujet d’un imaginaire.

En dernier lieu, une affirmation vraie concernant un sujet réel, n’étant que la présentation d’un état objectif, ne devrait pas être répréhensible, ni même contestée. Contester la vérité n’est qu’un enlisement dans le mensonge, un acte de mauvaise foi, ou une preuve d’irréalisme psycho-pathologique ; et pourtant…

Intervertissons quelque peu les affirmations.

Enfant rêveurYahwisteMembre du Parti
Le lapin dealait…Moïse est un assassin…Le dictateur est un monstre…
Moïse est un assassin…Le dictateur est un monstre…Le lapin dealait…
Le dictateur est un monstre…Le lapin dealait…Moïse est un assassin…

Quelle va être la réaction de chaque partie face à chaque point de vue? Le blasphème est-il objectif ou subjectif? Le blasphème a-t-il encore une place dans les sociétés empreintes de morale, de philosophie et d’humanisme?

S’il devient simple de raccorder ce verset au précédent:


ג-כב.כז אֱלֹהִים, לֹא תְקַלֵּל; וְנָשִׂיא בְעַמְּךָ, לֹא תָאֹר

«Lv 22.27 N’outrage point l’autorité suprêmeelohim et ne maudis point le chef de ton peuple.»TO. Ainsi le champ d’attribution du statut de blasphémateur touche la divinité et ses représentants. Pratique!

Lv 24.17 – Châtiment pour homicide: enfin?

ג-כד.יז וְאִישׁ, כִּי יַכֶּה כָּל-נֶפֶשׁ אָדָם–מוֹת, יוּמָת

«24.17 Si quelqu’un fait périr une créature humaine, il sera mis à mort.»TO

«24.17 Celui qui détruit une vie humaine doit être mis à mort.»TS

«24.17 Et individu qui frappera toute âme-d’adam-mort mourra.»VB

Cette fois-ci, nous sommes loin de l’assassinat cité dans les dix commandements. D’après toutes les traductions, il s’agit de mettre un terme à une vie humaine, sans précision de circonstances, de motivations, de perspectives ou de conséquences. Dans l’absolu, cette injonction interdit la peine de mort elle-même, y compris par lapidation (pour ceux qui auraient du mal à suivre).

D’autant plus qu’on ne parle plus seulement de chair ou de sang pour évoquer la mort de l’individu. On parle de l’âme humaine attachée à sa dimension charnelle et matérielle. La dimension considérée de la vie prend une toute autre ampleur. Très rapidement cependant la notion d’âme disparait. On trouve 4 versets plus tard: וּמַכֵּה אָדָם, יוּמָת, «(Lv24.21) …et qui tue un homme doit mourir.»TO. Cette fois ci, נֶפֶשׁ אָדָם – nefesh adam disparait au profit de אָדָם – adam seul.

Quoiqu’il en soit, châtiments terminaux, massacres, exterminations, répurgations, lapidations… demeureront au programme.

Lv 24.18 – Châtiment pour meurtre d’un animal: on s’améliore?

ג-כד.יח וּמַכֵּה נֶפֶשׁ-בְּהֵמָה, יְשַׁלְּמֶנָּה–נֶפֶשׁ, תַּחַת נָפֶשׁ

«Lv24.18 S’il fait périr un animal, il le paiera, corps pour corps.»TO

«Lv24.18 Celui qui tue un animal doit le payer, [la valeur d’une]ndtvie pour une vie.»TS

«Lv24.18 Et frappant âme-bétail, la payera âme sous âme.»VR

Tout d’abord, on confirme ici que נֶפֶשׁ – nefesh, est compris et traduit comme «vie», même si parfois maladroitement traduit comme «corps». En 24.21 on retrouve l’idée: וּמַכֵּה בְהֵמָה, יְשַׁלְּמֶנָּה, «Qui tue un animal doit le payer»TO, avec la suppression du terme faisant référence à l’âme: נֶפֶשׁ – nefesh.

Ensuite, on voit apparaître la tentative de relativisation dans certaines traductions: «[la valeur d’une]»TS. Du fait de l’évolution des sociétés et le constat d’un principe de loi comme celle du talion est particulièrement primitive et barbare, les traducteurs-justificateurs ont tenté de repositionner le sens du texte. Ce même texte n’interdit-il pas par lui-même, d’y supprimer ou d’y ajouter quoi que ce soit, autant que d’en tronquer le sens? Apparemment, la valeur de ces consignes semble parfaitement alternative et modulable.

Lévitique 25 – Année sabbatique, jubilé et droit foncier

Année sabbatique, jubilé, droit foncier… on va finir par croire qu’à force de se répéter les compositeurs n’ont vraiment rien de nouveau, ni d’important, ni de concret, ni d’intéressant, ni… à apporter.

Lv 25.23 – Yehvah s’octroie Canaan

«Lv25.23 Nulle terre ne sera aliénée irrévocablement, car la terre est à moi, car vous n’êtes que des étrangers domiciliés chez moi.»TO

Tout laissait penser jusqu’à présent que Yehvah comptait offrir ce territoire à son peuple. Il semblerait que cela ne soit pas cas.

S’en suit immédiatement:

«Lv25.24 Et dans tout le pays que vous posséderez, vous accorderez le droit de rachat sur les terres.»TO,

«Lv25.24 c’est pourquoi il y aura une possibilité de rachat pour toutes vos terres héréditaires»TS.

Les traductions et le sens du texte dévoilé par celles-ci ne concordent pas.

.ג-כה.כד וּבְכֹל, אֶרֶץ אֲחֻזַּתְכֶם, גְּאֻלָּה, תִּתְּנוּ לָאָר

«Lv25.24 …Et dans toute terre partitionnée à vous, libération donnerez à la terre.»VB

Il faut bien reconnaître que nous ne sommes pas plus avancés dans le fait de savoir, qui rachète quoi, comment, et à qui.

Poussons plus avant, en prenant en compte le droit foncier spécial des lévites:

«Lv25.32 Quant aux villes des Lévites, aux maisons situées dans les villes qu’ils possèdent, les Lévites auront toujours le droit de les racheter. 25.33 Si même quelqu’un des Lévites l’a rachetée, la vente de cette maison ou de cette ville qu’il possède sera résiliée par le Jubilé ; car les maisons situées dans les villes des Lévites sont leur propriété parmi les enfants d’Israël. 25.34 Une terre située dans la banlieue de leurs villes ne peut être vendue: elle est leur propriété inaliénable.»TO

Si nous reprenons le raisonnement, nous comprenons que la terre est octroyée à Yehvah. De ce fait, une possibilité de rachat, ne peut se faire qu’en traitant avec ce dernier. À moins qu’il ne se déplace pour percevoir la somme versée en monnaie sonnante et trébuchante, ou qu’on nous ait caché l’existence antique de virements bancaires électroniques, la réalité pratique ne peut être que différente. En apparence grotesque, ce petit tour de passe-passe permettra aux prêtres de devenir les négociants immobiliers exclusifs alors qu’ils se voient conférer des villes entières occupées par des propriétés sous couvert d’un droit foncier «magique», car revenant toujours aux lévites en fin de compte.

Lv 25.38 – Nouvelle auto-proclamation yehvahique: la supercherie s’étale d’elle-même

ג-כה.לח אֲנִי, יְהוָה אֱלֹהֵיכֶם, אֲשֶׁר-הוֹצֵאתִי אֶתְכֶם, מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם–לָתֵת לָכֶם אֶת-אֶרֶץ כְּנַעַן, לִהְיוֹת לָכֶם לֵאלֹהִים

«Lv25.38 Je suis l’Éternelyehvah votre Dieueloheikhem, qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour vous donner celui de Canaan, pour devenir votre DieueloheikhemTO

Nous avons pu constater depuis le début, que le traducteur avait tendance à attribuer à Yehvah le titre de «Dieu». J’insiste ici sur le positionnement de la majuscule initiale visant à conférer une dimension absolue au substantif divin. Nous remarquons aussi que lorsque la première transposition évoquée pose une gêne stylistique et sémantique, Yehvah et traduit par «L’Eternel», permettant de modérer une répétition traductionnelle grossière. Si nous connectons une traduction unique et constante par terme en affectant Yehvah à «Dieu», cela corse le choix d’une traduction adéquate pour elohim.

Ce terme elohim est aussi traduit selon les besoins par «Dieu». Si un dieu dispose réellement de plusieurs dénominatif, il serait judicieux de les utiliser comme tels, et de n’affecter le dénominatif «Dieu», à l’absolu qui doit s’y référer.

Usons dans un but clarificateur de l’argumentaire de trois exemples contradictoires.

Tout «dieu»:

«Je suis Dieuyehvah votre Dieueloheikhem, qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour vous donner celui de Canaan, pour devenir votre Dieueloheikhem

Prétextant une lourdeur de construction, tombons dans le piège de la traduction arrangeante.

«Je suis votre Dieuyehvah…eloheikhem, qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour vous donner celui de Canaan, pour devenir votre DieueloheikhemTO

Cette version semble mal fonctionner du fait qu’elle consiste à faire affirmer: «Je suis votre Dieu… pour devenir votre Dieu.»

Volons au secours des traducteurs en affectant «Dieu» à Yehvah et «divinité» aux déclinaisons d’elohim.

«Je suis Dieuyehvah votre divinitéeloheikhem, qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour vous donner celui de Canaan, pour devenir votre divinitéeloheikhem

Cette version pose aussi un problème sémantique. Même si l’usage de divinité est absolument correct aurait dû être choisi, ce terme enjoint à un raisonnement fractionnel: divinité (singulier) renvoie, qu’on leur veuille ou non, à divinités au pluriel. L’introduction du verset suggèrerait: «Je sui Dieu (absolu et unique) votre divinité (issu des différentes divinités). Pour le moins perturbant. D’autant plus qu’on en finit par se demander, quel sens et quel intérêt peut avoir pour «LE DIEU UNIQUE ET ABSOLU», le fait de rappeler qu’il l’est, tout en précisant immédiatement qu’il est celui de l’allocutaire. Si dieu est «DIEU», il est forcément unique, et dès lors qu’on l’intègre comme tel il demeure sans doute ou contestation possible «le nôtre». Il devient pléonastique de répéter «DIEU (unique et absolu), le vôtre». Sauf dans le cas où l’affirmation serait tronquée, comme démontré dans le troisième exemple.

La Chute (la vingt-sixième depuis le début de l’exposé):

Traduisons au plus juste à tous niveaux en affectant ce qui mérite d’être affecté à ce qui doit l’être.

«Je suis Yehvah votre divinité, qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour vous donner celui de Canaan, pour devenir votre divinité.»VR

Nous sommes donc en présence d’un aveu supplémentaire et explicite du fait que Yehvah soit présentée comme une divinité parmi tant d’autres, s’étant entiché d’un insignifiant petit peuple d’esclaves qu’il aurait par miracle sorti d’Égypte pour les mener en Canaan. Ces derniers éléments justifiant de ce dit peuple qu’il soit les abonnés de cette divinité.

Il reste un autre degré de compréhension à prendre en compte. Ce n’est pas le moins important car c’est celui qui sera servi, entretenu et défendu par les yahwistes. Yehvah serait le seul «DIEU UNIQUE ET ABSOLU», indépendamment des contradictions évidentes rencontrées dans les différents chapitres. Ce «dieu absolu» qui serait donc l’authentique traduction de Yehvah, même si on nous propose parfois de «l’Eternel» ou du «Seigneur» (ce qui est d’après cette même loi un blasphème car une évocation incorrecte du nom de Yehvah). Ce Yehvah «dieu absolu», aurait choisi au sein de toute la création un seul petit peuple pour être son dieu exclusif. Ce, au détriment du reste de la création et de l’humanité, condamnée à être laïque et indépendante.

Lv 25.42 – Peuple d’Israël: esclaves de Yehvah

ג-כה.נב כִּי-עֲבָדַי הֵם, אֲשֶׁר-הוֹצֵאתִי אֹתָם מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם

«Lv25.42 Car ils sont mes esclaves, à moi, qui les ai fait sortir du pays d’Égypte.»TO

Ce verset résume à lui seul l’état d’esprit général. Il n’est plus possible de se méprendre. Derrière l’affirmation mirobolante de façade qui parle de «peuple élu libéré», le texte nous révèle l’authentique statut de cette population: «esclaves recapturés».

Cette notion se voit enfoncée comme un clou en: «Lv25.55 Car c’est à moi que les Israélites appartiennent comme esclaves ; ce sont mes serfs à moi, qui les ai tirés du pays d’Égypte, moi, l’Éternelyehvah, votre Dieueloheikhem

Lv 25.44 – Autres peuples: esclaves d’Israël

«Lv25.44 Ton esclave ou ta servante, que tu veux avoir en propre, doit provenir des peuples qui vous entourent ; à ceux-là vous pouvez acheter esclaves et servantes. 25.45 Vous pourrez en acheter encore parmi les enfants des étrangers qui viennent s’établir chez vous, et parmi leurs familles qui sont avec vous, qu’ils ont engendrées dans votre pays: ils pourront devenir votre propriété. 25.46 Vous pourrez les léguer à vos enfants pour qu’ils en prennent possession après vous, et les traiter perpétuellement en esclaves ; mais sur vos frères les enfants d’Israël un frère sur un autre ! Tu n’exerceras point sur eux une domination rigoureuse.»TO

En dépit de la petite touche finale de compassion et de ménagement à l’intention des membres de leur propre peuple, la fièvre esclavagiste israélite va de mal en pis. On insiste bien cette fois, non seulement sur l’intérêt que suscite l’étranger à asservir mais aussi sur le fait qu’il puisse deplus devenir une possession, héréditaire. Cette dernière affirmation contredit la libération promise pour les années sabbatiques ou les jubilés. Après un odieux mélo sur l’imaginaire esclavage en Égypte, les yahwistes ne sont ni plus ni moins que des esclaves esclavagistes.

À ce propos, parmi les différents courants yahwistes, certains israélites, se sont particulièrement bien illustrés tout au long de ce qu’aura été l’histoire de la traite humaine, fidèlement et conformément aux lois yehvahiques auxquelles ils semblent s’être attachés.

Les références historiques sont nombreuses et fournies sur le sujet. Nombre de rapporteurs semblent toutefois avoir tendance à détourner la réalité historique tentant de stigmatiser la participation réelle d’esclavagistes israélites en induisant une généralisation. Généralisation qui tendrait à affirmer que tous les israélites sont des esclavagistes. Toute proportion gardée, sans pouvoir nier la triste réalité aux vues des éléments historiques dont nous disposons aujourd’hui, il est affligeant d’admettre que, ne serait qu’un seul de ses aïeux ait pu être un esclavagiste, de surcroît, ayant la conscience tranquille car soutenu et encouragé par ses propres références textuelles religieuses.

Si l’esclavage de masse a officiellement disparu de nos jours, il est pour ma part impossible d’accepter et d’admettre qu’il soit légal et légiféré dans un texte prétendu sacré et divin. Quand bien même, un divinoïde tyrannique aurait transmis des commandements à une population donnée, j’estime qu’il est du devoir d’un individu psychologiquement équilibré, de condamner ce genre d’édits. Passer sous silence devient être complice passif. Acquiescer revient à être sympathisant permissif. Soutenir et défendre revient à être commanditaire militant.

Lv 25.47-49 – Esclave israélite d’un étranger: injonction de solidarité et de compassion.

«Lv25.47 Si l’étranger, celui qui s’est établi près de toi, acquiert des moyens, et que ton frère, près de lui, devenu pauvre, se soit vendu à l’étranger établi près de toi, ou au rejeton d’une famille étrangère, 25.48 après qu’il s’est vendu, le droit de rachat existe pour lui ; l’un de ses frères donc le rachètera. 25.49 Il sera racheté ou par son oncle ou par le fils de son oncle, ou par quelque autre de sa parenté, de sa famille ; ou, s’il a acquis des moyens, il se rachètera lui-même.»TO

Ce verset enjoint donc les israélites à racheter les esclaves de leur peuple. Contrairement aux esclaves non-israélites qui deviennent la propriété héréditaire des israélites, les israélites eux-mêmes disposent finalement du droit de se racheter.

Si ce statut charitable intra-ethnique peut se justifier, il ne doit pas faire oublier le contexte textuel dans lequel il apparaît. Alors qu’ailleurs on encourage l’éradication et l’éviction de tout peuple étranger, le texte bascule ici vers une option inverse où l’étranger peut prospérer au point de devenir détenteur d’esclaves israélites.

Lévitique 26 – Idolâtrie, shabbat, bénédictions et malédictions

Préservation d’idolâtrie, shabbat, bénédiction et malédiction

Lv 26.1 – Faux dieux: nouvelle définition

«Lv26.1 Ne vous faites point de faux dieux(+) ; n’érigez point, chez vous, image ni monument, et ne mettez point de pierre symbolique dans votre pays pour vous y prosterner: car c’est moi, Éternelyehvah, qui suis votre DieueloheikhemTO

(+): «faux dieux»: אֱלִילִם – elilim, divinités. Le terme «faux» est ajouté par le traducteur.

Si jusqu’alors divinités pouvait être transposé de elohim, il faudra désormais suggérer une distinction. Elohim se rapporterait à une conception supérieure et métaphysique de divinités alors que, elilim se rapprocherait du statut de divinité matérialisée sous forme d’idole.

On notera de surcroit, que la traduction traduit pour ce verset Yehvah par «Éternel» et non pas «l’Éternel».

Le verset suivant ressassera l’obligation de shabbat avant d’exposer les bénédictions pour obéissance suivies de malédictions dans le cas contraire.

Lv 26.3-43 – Bénédictions et malédictions

De 26.4 à 26.12, sont énumérés les versets de bénédictions promises pour obéissances: pluies en saison, terres fertiles, récoltes abondantes, disparition des bêtes nuisibles, éradication des ennemis, démographie pérenne… somme toute, très ordinaire et redondant.

De 26.16 à 26.43, suivent les versets de malédictions en cas de désobéissance. 26 versets de malédictions contre 7 versets de bénédictions.

Le plus effarant repose sur la teneur de la menace, qui mérite d’être exposée dans le but d’en apprécier l’ampleur. Considérons qu’il s’agit «d’un grand moment de poésie» face à laquelle il est souhaitable de suggérer aux âmes sensibles et aux aspirants d’un dieu d’amour, d’équité et de bonté, de passer ce qui suit et de végéter dans leurs illusions.

«Lv26.16 …à mon tour, voici ce que je vous ferai: je susciterai contre vous d’effrayants fléaux, la consomption, la fièvre, qui font languir les yeux et défaillir l’âme ; vous sèmerez en vain votre semence, vos ennemis la consommeront. Je dirigerai ma face contre vous, et vous serez abattus devant vos ennemis ; ceux qui vous haïssent vous domineront, et vous fuirez sans qu’on vous poursuive. Que si malgré cela vous ne m’obéissez pas encore, je redoublerai jusqu’au septuple le châtiment de vos fautes. Je briserai votre arrogante audace, en faisant votre ciel de fer et votre terre d’airain ; et vous vous épuiserez en vains efforts, votre terre refusera son tribut, et ses arbres refuseront leurs fruits. Si vous agissez hostilement à mon égard, si vous persistez à ne point m’obéir, je vous frapperai de nouvelles plaies, septuples comme vos fautes. Je lâcherai sur vous les bêtes sauvages, qui vous priveront de vos enfants, qui extermineront votre bétail, qui vous décimeront vous-mêmes, et vos routes deviendront solitaires. Si ces châtiments ne vous ramènent pas à moi et que votre conduite reste hostile à mon égard, moi aussi je me conduirai à votre égard avec hostilité, et je vous frapperai, à mon tour, sept fois pour vos péchés. Je ferai surgir contre vous le glaive, vengeur des droits de l’Alliance, et vous vous replierez dans vos villes ; puis, j’enverrai la peste au milieu de vous, et vous serez à la merci de l’ennemi, tandis que je vous couperai les vivres, de sorte que dix femmes cuiront votre pain dans un même four et vous le rapporteront au poids, et que vous le mangerez sans vous rassasier. Si, malgré cela, au lieu de m’obéir, vous vous comportez hostilement avec moi, je procéderai à votre égard avec une exaspération d’hostilité, et je vous châtierai, à mon tour, sept fois pour vos péchés. Vous dévorerez la chair de vos fils, et la chair de vos filles vous la dévorerez. Je détruirai vos hauts-lieux, j’abattrai vos monuments solaires, puis je jetterai vos cadavres sur les cadavres de vos impures idoles ; et mon esprit vous repoussera. Je ferai de vos villes des ruines, de vos lieux saints une solitude, et je ne respirerai point vos pieux parfums. Puis, moi-même je désolerai cette terre, si bien que vos ennemis, qui l’occuperont, en seront stupéfaits. Et vous, je vous disperserai parmi les nations, et je vous poursuivrai l’épée haute ; votre pays restera solitaire, vos villes resteront ruinées. Et vous, je vous disperserai parmi les nations, et je vous poursuivrai l’épée haute ; votre pays restera solitaire, vos villes resteront ruinées. Alors la terre acquittera la dette de ses chômages, tandis qu’elle restera désolée et que vous vivrez dans le pays de vos ennemis ; alors la terre chômera, et vous fera payer ses chômages. Pour ceux qui survivront d’entre vous, je leur mettrai la défaillance au cœur dans les pays de leurs ennemis: poursuivis par le bruit de la feuille qui tombe, ils fuiront comme on fuit devant l’épée, ils tomberont sans qu’on les poursuive, et ils trébucheront l’un sur l’autre comme à la vue de l’épée, sans que personne ne les poursuive. Vous ne pourrez vous maintenir devant vos ennemis ; vous vous perdrez parmi les nations, et le pays de vos ennemis vous dévorera. Et les survivants d’entre vous se consumeront, par leur faute, dans les pays de leurs ennemis, et même pour les méfaits de leurs pères ils se consumeront avec eux. Puis ils confesseront leur iniquité et celle de leurs pères, leur forfaiture envers moi, et aussi leur conduite hostile à mon égard, pour laquelle moi aussi je les aurai traités hostilement, en les déportant au pays de leurs ennemis à moins qu’alors leur cœur obtus ne s’humilie, et alors ils expieront leur iniquité.»TO

À défaut de bonté, de patience, de miséricorde et d’équité on peut concéder à ce Yehvah, d’être des plus persuasifs dans la démesure totale répurgatrice. La multiplication de «septuples» de «septuples», amène la proportion des châtiments pour faute à 2401(7x7x7x7) pour 1.

Exercice de mathématiques:

«Les enfants… d’après sa très sainte torah, si notre dieu nous fait payer une faute le septuple du septuple du septuple du septuple: combien cela fait-il?» 
Soudain, le petit Moyshelleh donne la réponse: “2401 fois pire en retour!”
– Bravo! Moyshelleh!
– Madame!?…
– Oui, Moyshelleh?
– Ca veut dire que si je jette une pierre à mon ami Schloumielleh, dieu va m’en retourner 2401?
– Non Moyshelleh! Dieu est intelligent et économe, il t’écrasera seulement avec une pierre qui fait 2401 fois le poids de la tienne, ou celle-ci, seulement deux fois plus lourde mais projetée 34.6482 fois plus vite. Mais les calculs de masses et d’énergie cinétique ne seront à votre programme que dans plusieurs années!
– Madame…?…
– Quoi encore, Moyshelleh?
– Et si on fait quelque chose de bien, il est aussi écrit dans notre sainte torah de dieu qu’on sera récompensé 2401 fois? Par exemple, si je donne une pièce à Schloumielleh, dieu va m’en rendre 2401?
– Non, Moyshelleh! Dieu ne te rendra rien! C’est Schloumielleh qui devra te rendre, ce que toi seul lui fixera comme taux d’intérêt.
– Mais Madame! J’ai dit donner pas prêter!
– Moyshelleh! Espèce de cancrelleh! Tu ne retiens pas ce qu’on vous enseigne? Nulle part dans la très sainte torah de dieu, il est écrit que tu donneras de l’argent à qui que ce soit, sauf aux prêtres! Tu pourras, comme Loth, donner tes filles à des étrangers, si tu veux. Mais de l’argent à ton prochain, JAMAIS! Tu entends Moyshelleh? JAMAIS! Les chrétiens, les musulmans ou les bouddhistes font cela. Mais surtout pas nous! Nous ne devons pas ressembler aux peuples idolâtres.»

Quitte à retomber brutalement des sphères de la dérision, le point d’orgue de l’énumération des horreurs est obtenu avec le verset:

«Lv26.29 Vous dévorerez la chair de vos fils, et la chair de vos filles vous la dévorerez.»TO

À quoi cela sert-il de compliquer les règles alimentaires pour, en cas d’inconduite, forcer à cannibalisme infantivore? Le verset manque de précision quant à savoir s’il faut dévorer ses enfants morts ou vifs ou encore cuits ou crus.

Lévitique 27 – Dons à la valeur d’une personne: prélèvements supplémentaires et valeur d’une vie

«Lv27.2 Si quelqu’un promet expressément, par un vœu, la valeur estimative d’une personne à l’ÉternelyehvahTO

Vont être énumérés la hauteur des dons à faire à Yehvah (aux prêtres) en fonction de la valeur estimée d’une personne. Récapitulons, tout d’abord le barème dans un tableau.

Tranche d’âgeHommeFemme
1 mois à 5 ans5 sicles3 sicles
5 à 20 ans20 sicles10 sicles
20 à 60 ans50 sicles30 sicles
Plus de 60 ans15 sicles10 sicles

Le constat le plus flagrant est que dans tous les cas un homme dispose d’une meilleure côte qu’une femme, que cela heurte ou non les partisans de l’égalité des sexes.

Il sera ensuite proposé de faire «don» de toutes sortes de biens tels qu’animaux, terrains, maisons, avec une possibilité de rachat majorée d’un cinquième de la valeur donnée. Est-il encore utile de rappeler qui sont les administrateurs de biens de Yehvah, ici-bas?

Lv 27.28 – Anathème: perte de sens et condamnation abusive d’un homme.

«Lv27.28 Mais toute chose dévouée, qu’un homme aurait dévouée à l’Éternelyehvah parmi ses propriétés, que ce soit une personne, une bête ou un champ patrimonial, elle ne pourra être ni vendue ni rachetée: toute chose dévouée devient une sainteté éminente réservée à l’ÉternelyehvahTO

Au-delà du «don», il existe donc une option de «dévotion», qui inclut cette fois des personnes. Ce qui va être plus difficile à intégrer, c’est le sens de cette dévotion et plus particulièrement ce qui attend la personne dévouée.

Reprenons:

ג-כז.כח כָּל-חֵרֶם[?], קֹדֶשׁ-קָדָשִׁים הוּא לַיהוָה.כז.כט כָּל-חֵרֶם[?], אֲשֶׁר יָחֳרַם מִן-הָאָדָם–לֹא יִפָּדֶה: מוֹת, יוּמָת

«Lv27.28 Toute chose dévouée[?] devient une sainteté éminente réservée à l’Éternelyehvah. 27.29 Tout anathème[?] qui aura été prononcé sur un homme est irrévocable: il faudra qu’il meure.»TO

«Lv27.28 Tout ce qui est tabou[?] est éminemment saint à Dieuyehvah . 27.29 Si un homme est déclaré tabou[?], il ne peut être racheté: il doit être mis à mort.»TS

Nous voici à nouveau confronté à une divergence traductionnelle supplémentaire. Pour un même terme חֵרֶם – ‘herem, nous obtenons ici trois traductions divergentes dont une au sens obscur: «tabou».

Que peut bien signifier חֵרֶם – ‘herem?

Dans la première partie du même verset, Lv 27.28, חֵרֶם– ‘hérem, à propos d’un champ, est traduit par «chose dévouée»TO et «tabou»TS. On le retrouve vocalisé חָרֻם – ‘haroum en Lv 21.18 au beau milieu des infirmités disqualifiant l’individu pour l’exercice de la prêtrise, traduit par «ayant le nez écrasé»TO ou «au nez déformé»TS. Le terme apparaît en Dt 7.2, חֲרֵם vocalisé ‘harem et traduit par «anathème»TO ou «détruire totalement»TS. Si nous cherchons plus loin, par souci d’extension des possibilités de compréhension nous trouvons le même חֵרֶם – ‘hérem que dans notre verset problématique réparti quatre fois dans Josué 6.17-18, traduit à chaque fois comme «anathème»TO. Idem en Josué 7… ou il apparaît six fois avec un sens identique, une fois avec le sens de «consacré» et une fois avec un sens obscur.

Si nous considérons que douze sources contre deux, l’emporte, et qu’au sein d’un même verset traitant d’un sujet identique, un mot identique doté de la même cantillation ne peut avoir qu’un sens donné, nous devons affecter «anathème» à חֵרֶם – ‘herem.

Cependant un autre terme pose problème: יִפָּדֶה – yipadeh, qui est traduit par «révocable»TO et «être racheté»TS. Une fois de plus, ce terme n’apparaît qu’une seule fois dans le pentateuque, ici même. Deux autres apparitions sont attachées à deux psaumes. Ps 49.8: «saurait racheter», Ps 130.8: «qui affranchit». La racine ד.ה.פ, qui signifie: racheter, libérer, sauver, délivrer, n’est en rien réflexive. Sa forme future à la troisième personne du singulier, n’est autre que יִפָּדֶה – yipadeh. Ainsi le לֹא יִפָּדֶה – lo yipadeh du verset, signifie strictement: «ne rachètera pas». Le futur et le conditionnel futur étant indistincts tant en hébreux biblique que moderne, on pourrait aussi attendre: «ne rachèterait pas».

Tout ceci produit la traduction suivante à laquelle il faut aussi apporter d’autres corrections:

«…tout anathème saint des saintetés il est pour yehvah tout anathème qui anathèmera de l’homme ne rachètera pas mort mourra»VB.

Cela nous amène à percevoir que la mort d’un homme frappé d’anathème est une chose des plus sacrée pour Yehvah. Alors que les traductions officielles suggèrent qu’un homme frappé «d’anathème» est invariablement voué à la mort, risquons-nous en vertu de ce que le texte nous présente, à envisager un aspect plus optimiste, qui de plus préserve l’attachement yehvahique à l’anathème en laissant à l’homme une chance de sauver sa vie. M’en remerciera-t-on?

«Tout anathème est saint des saints pour Yehvah. Tout anathème frappant un homme de qui il ne serait pas extirpé par rachat, le verrait périr.»VA.


Notes et bibliographie

[1] Tyldesley J., Les femmes dans l’Ancienne Égypte, Éditions du Rocher, 1998

[2] Brown, S., Late Carthaginian Child Sacrifice and Sacrificial Monuments in Their Mediterranean Context, The American Schools of Oriental Research, 1991


GenèseExodeNombresLévitiqueDeutéronome