Les parlers régionaux de Belgique francophone

L

A Belgique compte trois langues officielles: le néerlandais, le français et l'allemand, et quelques dialectes y survivant tant bien que mal. De ce fait, une faible proportion des expressions listées ci-dessous sont utilisées ou comprises par l'ensemble des locuteurs francophones de Belgique. Ne croyez surtout pas qu'il faille les utiliser pour s'y faire comprendre – les Belges francophones suivent régulièrement les chaînes télévisées françaises – et n'abusez pas des belgicismes: certaines personnes d'ici les évitent soigneusement, tandis que certains ne sont plus guère utilisés.

A - B - C - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - O - P - Q - R - S - T - U - V - W - X - Y - Z

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Origines des «belgicismes»

Certaines expressions utilisées en Belgique sont des survivances d'expression françaises désuètes, la métropole évoluant souvent plus rapidement que la périphérie. Ainsi, septante et nonante sont aussi utilisées en Suisse; déjeuner au matin, dîner à midi et souper au soir sont encore utilisés en famille dans certaines régions françaises. Vous trouverez d'ailleurs certaines expressions dans le parler du nord de la France, en Champagne-Ardenne ou en Lorraine.

Les wallons sont des parlers qui ont hérité de certaines caractéristiques germaniques. Certains y voient une raison pour l'élever au statut de langue au même titre que le portugais, le français ou le roumain. Cette assertion est discutée sur cette page.

Les accents

Ne passez plus pour un·e idiot·e: l'accent bruxellois n'est qu'un des «accents belges», et il y a par exemple entre le liégeois et le bruxellois francophone autant de différences qu'entre le marseillais et le ch'ti, ce dernier étant par ailleurs très proche du picard du Hainaut occidental (Tournai, Mons et Ath). Par ailleurs, si un accent vous paraît cocasse, il est possible qu'il s'agisse d'un néerlandophone vous faisant l'honneur de répondre en votre patois de l'Île de France. Et aussi bizarre que cela puisse vous paraître, les communiqués en langue française que vous entendez dans les gares bruxelloises peuvent être prononcés par des néerlandophones; les conducteurs français de TGV délivrent bien leur message de bienvenue dans un néerlandais disons… très exotique. Tant qu'on se comprend!

Prononciation

Le «w» est le plus souvent la semi-consonne que les français utilisent dans «watt», la diphtongue «ui» est souvent prononcée «oui» («Et pouis»), et, en Wallonie, le son «ène» est très souvent nasalisé en «ain-ne», «tié» ou «tien» sont encore parfois prononcés «tché» («amitché») ou «tchin» («maintchin»). Par ailleurs, la différence est plus nette qu'en France entre les sons «é» et «è», «un» et «in» ainsi qu'entre les sons longs et courts: on distingue nettement «pâte» [pa:t] et «patte» [pat]. Dans la région liégeoise, le «h» est (vraiment) aspiré: «hall» est prononcé à l'anglaise.

Les belges francophones ajoutent souvent des semi-consonnes «Germaine, elle est cruwelle» (Les bonbons, Jacques Brel); moins souvent, ils assourdissent les consonnes finales sonores ([ro:p] pour «robe», [ro:s] pour «rose») et suppriment parfois la seconde consonne de la syllabe finale: «tigre» peut se prononcer [ti:k], et «capable», [capa:p]. L'école réprime ce parler populaire, qui ne subsiste que chez les personnes ayant peu fréquenté l'école, et l'on entend en Belgique souvent moins de fautes grammaticales flagrantes qu'en France.

Toutes les lettres des mots et noms d'origine flamande se prononcent. La graphie néerlandaise «oe», reprise par le bruxellois, se prononce «ou». La graphie «sj» se prononce comme le «ch» français, mais la graphie «ch» est la fricative vélaire [Χ] proche du ch allemand, le [γ] en est la version voisée «gh». Pour en terminer avec la capitale, sachez que le langage utilisé dans les pièces «Le mariage de mademoiselle Beulemans» et «Bossemans et Copenolle», ou les adaptations des pièces classiques par le théâtre de Toone est du français très légèrement bruxellisé. Le bruxellois originaire, quasi inusité aujourd'hui, est un patois flamand incompréhensible pour les francophones.

Remerciements

Merci à l'echte Brusseleir Désiré (septembre 2008) pour ses corrections et apports et la véritable ardennaise Christine pour ses apports, dont certaines spécialités culinaires. Merci à Akémi pour m'avoir fait remarquer que «rapiat» n'était nullement un belgicisme.

A

abîe! (W) : vite! dépêche-toi!
s'accaparer de : s'emparer de
accises : taxes (tabac, alcool)
accroche-pied : croc-en-jambe
à-fond (m) : cul-sec
Aclot·e : nivellois·e de naissance
~ ainsi : pareil·le ~
alleï (Bxl) / allez! expression d'incrédulité
à mac : en abondance
amitieux : affectueux
amusette : dissipé, prompt à jouer
annexe : supplément à une maison
à poef (Bxl) : à crédit
à pouf (W) : au hasard
arranger qqn : rouler qqn
architek (Bxl) : dernier des derniers
asbl : association sans but lucratif, «Loi 1901» en France
assez bien : assez, beaucoup
assiette profonde : assiette creuse
astablééf! (Bxl) S'il-vous-plaît
astruquer : avaler de travers
à tantôt : à tout-à-l'heure
aubette : abribus, kiosque
au sinon : sinon
auto-scooter : auto-tamponneuse
avaloir : égout
avant-midi (m. ou f.) : matinée
avant-plan : premier plan

B

baas /ba:s/ (Bxl) : patron, propriétaire, balèze
baas /ba:zin/ (Bxl) : patron, propriétaire, balèze
babeleir (Bxl) : bavard, commère
babeler (Bxl) : bavarder, radoter
babelute : sucre d'orge, bavard
lait battu : babeurre
baby /babi/ (W) : pantoufle
bac : poubelle
back : arrière (football)
baise : baiser affectueux
balle pelote : jeu de balle
ballotin : carton à pralines
bambinette : couches plastiques
bande : voie de circulation
banse : panier oblong en osier
baraquier, baraquî : forain, habitant d'une roulotte
bac à schnick : bistrot mal fâmé
barboter : bavarder
bardaf! : patatras!
barrière Nadar : barrière Vauban
baquer : verser, jeter
bavette : bavard
bas-collant : bas, collant
bassin de natation : piscine
Baxter™ : perfusion
beideleir (Bxl) : mendiant
bêk!, bêkes! : beurck!
bel-étage : rez-de-chaussée surélevé
berdeller : ronchonner, parler beaucoup
berdouille (W) : boue
berloquer : vaciller
berme : terre-plein central
bêtch! (Lg) : beurck!
bibberer (Bxl) : trembler
bibiche (n.) : petite bête
bibiche (adj.) : bêbête
bidons : bardas
biesse (W) : bête, idiot
bic™ : stylo à bille
bidouche : tête, figure
biète (Pic.) : bête, idiot
biloko (<Cg) : petit objet
biloulou (<Cg) : insecte
biloute (Ht) : appellation affectueuse
binamé (Lg) : gentil
binèze (W) : content
binoches : WC
biquer : rebiquer
bisbrouille : fâcherie, brouille
biscuit : gâteau sec
bitu : fin saoul
biture : grosse cuite
bleffer (W) : baver
bleu de : fou de
blinquer : briller
bloedpens (Bxl) : boudin noir
blouche (Bxl) : enfoncement, coup
bob : abstinent pour la reconduite
Bobonne : grand-mère
boentje (Bxl) : béguin
boquet (W) : morceau
bomme : poutre (agrès)
Boma, bomma (Bxl) : Bonne-Maman
Bompa, boempa (Bxl) : Bon-Papa
boudine : nombril, ventre
boudoir : biscuit à la cuiller
boule : bonbon
boule de Berlin : beignet à la crème
bourgmestre /g/: maire
boustringue : hareng fumé
boutroule : nombril
boyaux : intestins
braire (W) : pleurer
brayette : braguette
brette : dispute
breyoû : qui a la larme facile
bricaillons : gravats
brol (Bxl) : désordre, choses sans valeur
broubeler (Bxl) : bafouiller
brusselaire (Bxl) : bruxellois·e
bucht (Bxl) : mauvaise qualité
bulle à verre : collecteur de verres non consignés
bulex : chauffe-eau [chauveau]
bunôje (Ch) : content

C

caberdouche : café populaire
cacaille (W) : objet sans valeur
cailler : peler (de froid)
calcareux (adj.) : calcaire
calandre : presse à repasser
calepin (Bxl) : cartable
calotte : tape sur la tête
canule (f) : un·e incapable
capoule : frange de cheveux
carabistouille : blague, galéjade
caraboutchas : gribouillis, patés
caricole (Bxl) : escargot comestible
carrousel : manège forain
cartache : grosse bille, coquard
carte-vue (vx) : carte postale
caquer  : déféquer
casserole : fait-tout
casserole à pression : auto-cuiseur
cassette : plumier d'écolier
castard : costaud
ça va? : d'accord?
cavitche : petit café
chamoisette : peau de chamois
chaque : chacun
chârel (Bxl) : caïd
chasse-eau (Ht) : raclette
chançard : chanceux
chatouiller (intr.) : démanger
chemisette : marcel
chicklet© : chewing-gum
chienne : frange de cheveux
chipot : travail laborieux
chipoter : tripoter
chique : bonbon (Lg), chewing-gum
chite : fiente, chiasse
choke : starter (démarrage de voiture)
choser : faire (verbe-joker)
clachkop (Bxl) : (personne) chauve
clacher : enduire grossièrement
claper : claquer (porte, téléphone)
clapette : bavard
cliquoter : cliqueter
clenche, clinche : poignée de porte
clette! : des clous!
clette (f.) : imbécile
clignoteur : (feu) clignotant
cliquottes (Lg) : chiffons, vêtements
clinche : poignée, maladroit·e
cloche : cloque
cloche : empoté·e
clopard : froussard
cloper : avoir peur
clotte : motte
clottes : menstrues
clouche (Bxl) : petite quantité
clouf(elair) : empoté, sans allure
cocher (Bxl) : nettoyer
commune : municipalité
compte à vue : compte courant
cornet : combiné
coucouche (panier)! : va dormir!
couillon (W) : peureux commère, coumère (W) : petite amie
contraire : peu accommodant, hostile
coupon (n.m.) : billet, titre de transport
couque : biscuit, petit pain
cour (f.) : toilettes
coussin : oreiller
craboutchas : gribouillis, patés
crapuleux : crapule
crolle : boucle de cheveux
cron·te : courbe, de travers
croustillon : beignet
cru (W) : humide et froid
cuisine-cave : cave à moitié enfouie
cuistax : voiture à pédales
cumulet : culbute, galipette

D

décalcariser : détartrer
déjeuner : repas du matin
demeurer : habiter
dépôt d'immondices : décharge
détournement : déviation routière
dia (n.f.) : Diapo, diapositive
dikkenek (Bxl) : frimeur, vantard
dikke papzak : gros, obèse
djoum(-djoum) : cinglé
dimanche : argent de poche
dîner : repas de midi
direct : directement
divan : canapé
dix-heures : grignotage du matin
djok (m) : (cuvette de) WC
doigt blanc : panaris
douf (il fait -) : lourd, chaud
douffe (f.) : cuite
drache (f.) : grosse averse
dresse (f.) : vaissellier
drève (f.) : allée campagnarde
drinne (f.) : secousse électrique
dringuelle (W) : pourboire
ducasse (W) : fête en plein air
dzoum(-dzoum) : cinglé

E

échevin : adjoint au maire
echt [eΧt] (Bxl) : véritable
échoppe : étal de marché
écolage  : apprentissage
école gardienne : jardin d'enfant
écouter : obéir
épastrouiller : étonner fortement
escabelle : échelle double
essuie de bain : serviette de bain
essuie de vaisselle : torchon
essuie-main : serviette
estaminet : petit bistrot
exemplatif : à titre d'exemple

F

façadeklacheur : peintre en bâtiment
fancy-fair : fête scolaire de fin d'année
farde : cartouche, chemise, classeur
femme à journée : f. de ménage
femme d'ouvrage : f. de ménage
feu ouvert : âtre
fieu, fi : fils; Fieu! : L'ami!
filet américain : steack tartare
flamiche (f.) :tarte au fromage
Flamîn : Flamand (péj.), charlot
flat [flat] : studio
flate (W) : bouse
flave : mou, sans personnalité
floche : pompon, gland
foufernailles : choses sans valeurs
fouffes : frusques
fourte : merde!, vas-au-diable!
franc (W) : téméraire
fransquillon : francolâtre
fransquillonner : pincer son français
fréquenter : avoir une liaison
frigolite™ : polystyrène expansé
frisko™ : esquimau
fritkot (Bxl), friture : friterie
froebélienne [ø] : institutrice maternelle
frotter : récurer
frotteur : feutre pour effacer la craie
froucheler (Bxl) : magouiller, tripoter

G

gaille (W) : noix
gaïole (W) : cage, cellule
gazette : quotidien
gazer : aller vite
gletter (W : baver, goutter
Gonzague (subst.) : prétentieux
gouaper : fréquenter les cabarets
goulaf(re) : goinfre
gourme : cloque, enflure de peau
griffe : égratignure
groseilles vertes : ~ à maquereau
GSM, G : téléphone portable
guindaille : beuverie
guinze (Ht) : cuite
Gyproc™ : plaque de gypse

H

half : demi (football)
halvenalf (Bxl) : moitié-moitié

I

infar : infarctus du myocarde

J

jatte : bol, tasse
jeu de balle : balle pelote
jogging : training
jouette : prompt·e à jouer
juste! : exact!

K

Kaaskop (Bxl) : Hollandais (péj.)
kaberdouch (Bxl) : café populaire
kaput (/u/ <All.) : cassé, en panne
kapstok (Bxl) : portemanteau
kavîtche (Bxl) : petit troquet
keeper : gardien de but
kermesse : fête en plein air
ket, ketje : gamin
kicker : baby-foot
kikkebiche (Bxl) : chair de poule
Kiekefretter : Bruxellois
kipkap (Bxl) : fromage de tête
klacher (Bxl) : barbouiller
klache(kop) (Bxl) : chauve
klette : personne incompétente
klette Mariette! : macache!
kluut(-zak) (Bxl) : idiot
kot : thurne
kotche : cabanon, réduit
kotter : occuper une thurne
krimineilzat (Bxl) : fin saoul

L

labbekak (Bxl) : poltron
langue de Vondel : néerlandais
lapette : café noyé
lavette : tissu humide à vaisselle
lessiveuse : lave-linge
lift (m.) : auto-stop, prise en stop
logopède : orthophoniste
loque : chiffon pour le ménage
losse : polisson
lumerotte : faible source de lumière

M

macrâle : sorcière
maison communale : mairie
maf : maboul
malette : cartable, pique-nique
manique : poignée de tissu épais
maïeur, mayeur (W) : maire
mandaïe : ouvrier non qualifié
manne : bannette
manneke (Bxl) : gamin
maquée : fromage blanc
marchand de loques : chiffonnier
margaille (W) : dispute, grabuge
marier (tr) : épouser
maronne (Ht) : pantalon
marticot : singe
mastoc : maboul
matabiche (<Cg) : pourboire
matata (<Cg) : discussion, ennui
meï, meye (Bxl) : bonne femme
meïera, meyerâ (Bxl) : ménopause
Ménapien : Flamand (péj.)
mêle-tout : personne indélicate
menneke (Bxl) : gamin
m'fi! : adresse paternelle
michepape : boue liquide
miette : petite quantité
mijole : sexe de la femme (vulg.)
minnekepouss (Bxl) : chaton
minque : criée, marché aux poissons
minimex : RMI
mitraille : petite monnaie
monnonc' : oncle
Montois·e caillau : Montois de naissance
mop : balais à franges
moulin (Bxl) : carrousel, manège
muser : fredonner, bouche fermée

N

nareux : très regardant concernant la nourriture
navetteur : voyageur pendulaire
nenni, valet! (Lg) : non, éh sot!
niquet : roupillon
nonante : quatre-vingt-dix
nopette : pince à épiler
noquette : petite quantité
note : addition
nounouche : enfant, animal
nuton : lutin ardennais

O

occulter : barrer toute lumière
ocheirme! (Bxl) : ô pauvre!
omnium : police-auto tous risques
oufti! (Lg) : mazette!
ouille-ouille! : (surprise, compassion)
outre-Quiévrain : en France

P

pacus [-s] : dépôt d'immondices
paf : interloqué
pain français : baguette
panne : bassin d'aisance
pape (W) : colle à base de farine
papier collant : adhésif
par après : et ensuite
parc à conteneurs : déchèterie
par contre : en revanche
passet : petit tabouret
patche : vieillard
pêcher : piocher (cartes)
pecket, péquet : genièvre
pelant : ennuyeux
pensionné : retraité
pesteller : trépigner d'impatience
pétant : (temps) très chaud
péteux : prétentieux
péter (se la -) : s'y croire
pèter voï (W) : s'en aller, déguerpir
peï, peye (Bxl) : type
peïerâ, peyerâ (Bxl) : troubles masculins
pinte (W), pintje (/ntj/ Bxl) : verre de bière
pissodrome : urinoir
pistier : cycliste sur vélodrome
pistolet : petit pain de mie rond
pitjesbak (Bxl) : piste de dés
place : pièce (de séjour), emploi
plafonneur : plâtrier
plasticine© : pâte a modeler
plèquer (Bxl) : être collant
plotch : motte
poechinel (Bxl) : marionnette
poêlon : casserole
poque : trace de coup
poquettes : variole ou varicelle
postposer : différer
posture (Bxl) : statue
potemeye (Bxl) : pochtronne
potepeye (Bxl) : pochtron
poter : boire en série
poter : désigner par une comptine
poto-poto (<Cg) : boue
pouette : vieil-le anonyme
pouss (Bxl) : chat
pouske (Bxl) : chaton
poussette : caddie de super-marché
prépension : préretraite
prester : effectuer une prestation
principautaire : relatif à Liège
pûteler : tripoter, peloter

Q

quartier : appartement
quetter : forniquer (vulg.)
quiquine : sexe de femme

R

rabistoquer : rafistoler
raccuser, racuspoter : cafarder
racagnac : clé à cliquet
rachalander : réassortir
racrapoté : recroquevillé
radadaï : fichu, ou sur la pente
raie : ligne (cheveux)
ramassette : pelle à poussières
ramelink (Bxl) : raclée
ramicoudé : en mauvais état
ratchacha : griffonnage
rawète (f.) : supplément, rab
remettre : céder (une affaire)
remettre : vomir
recta : immédiat(ement)
reloqueter : nettoyer
renon : résiliation
renseigner (qqch) : indiquer
rester : habiter
retaper qqn : le reconduire
ring : rocade, périphérique
riquettes (W) : choses sans valeurs
roni : racaille
roter : râler
roofing : couverture de toit bitumée
rouf-rouf : vite fait, mal fait
roulage : circulation routière
roucha (W) : rouquin
ruse : problème

S

sacoche : sac à main
saisi : (n.) crétin, (pp) stupéfié
saisir : surprendre
salade de blé : mâche
salon-lavoir : laverie automatique
salu en de kost! (Bxl) : bon vent!
sauret : hareng saur
savoir : pouvoir (parfois)
savonnée : eau savonneuse
scafoter : chipoter, traficoter
scherp (Bxl) : très limite
schief (/sΧi:f/ Bxl) : de guingois
seniorie : maison de retraite
septante : soixante-dix
s'il-vous-plaît? plaît-il?
s'il-vous-plaît! voici!
singlet : marcel
sketter (W) : casser
slache : pantoufle, tongue
slaptitude (Bxl) : affaiblissement
smeirlap (Bxl) : salaud
smoutebolle (Bxl) : beignet
SMS : message «texto»
snol : foutu, «Que dalle!»
snul : incompétent
snottebel (Bxl) : crotte de nez
snotneus (Bxl) : morveux
snouffeleir : va-nu-pied
sonner (tr.) : appeler
soquet : douille d'ampoule
sorteur : videur
souche : ticket de caisse
souper : repas du soir
sous-bock : sous-verre en carton
sous-plat : dessous-de-plat
spéce : pas ordinaire
spépieux : méticuleux, tatillon
spikes (f.) : chaussures à pointes
smokkeleer (Bxl) : trafiquant
spittant : vif, pétillant
spitter : éclabousser
spitture : petite éclaboussure
stamenei (Bxl) : estaminet
sterfput, sterput : siphon de cour
stoef (Bxl) : esbrouffe
stoeffeur (Bxl) : vantard
stouf : temps lourd, étouffant
strîpe (Bxl) : crise, caprice
strogner (W) : flouer
stuut (Bxl) : bizarrerie, contrariété
subsidier : subventionner
sukkeler (Bxl) : avoir des difficultés

T

tapis plain : moquette
taque : plaque électrique
tamponne : cuite
tantôt : tout-à-l'heure
tatache (f.) : un·e bavard·e
tchiniss (W) : choses sans valeurs
téchtu! (W) : la ferme!
téco : disjoncteur
tenir : garder, supporter, collectionner
tenir l'alcool : supporter l'alcool
teuf : teuf-teuf
tiche (Bxl) : zizi sexuel
tir aux clays : tir aux pigeons d'argile
tirette : fermeture à glissière
tof! (Bxl) : super!
toilette : toilettes
tomber faible : s'évanouir
torchon : serpillère
totin·e : méticuleux à l'extrême
totoche! : gamin·e!
~ tout près : ~ avec cela
trémie : embouchure de tunnel
tribune : déambulateur
trop … que pour : trop … pour
tut(l)er : boire exagérément
tutte, tututte : tétine

V

vacature : emploi vacant
vagabond : voyou
vicinal : tramway de campagne
vidange : verre consigné
vide-poubelle : vide-ordure
vlek (m., Bxl) : de mauvaise qualité
vogel-pick (/γ/) : jeu de fléchettes
volle gaz (Bxl) : à toutes berzingues

W

wasserette (Bxl) : lavoir automatique
wassingue : serpillère
wigwaggeler : branler (meuble)

Y

yenda (Bxl <es. «y anda»?) : Mince alors!

Z

zat (Bxl) : saoul
zattecul (Bxl) : pochtron, poivrot
zieverdera (Bxl) : propos délirants
zieverer [zi:]( Bxl) : bavarder, délirer
zinne (Bxl, W) : marotte
zinneke (Bxl) : (chien) bâtard
zot (Bxl) : fou, bêta
zwanze (Bxl) : galéjades

Spécialités culinaires

advocaat : liqueur à base de jaunes d'œufs
balleke (Bxl) : boulette de viande

bodink (Bxl) : restes de pains mouillés au lait auquel on rajoute des raisins secs et de l'eau de vie
bolus (m) : brioche ronde glacée aux raisins secs
bouquète (Lg) : crêpe de sarrasin (boekweit, .nl)

café : en général moins fort et correspond au café allongé; il est toujours servi noir avec la crème séparée.
carbonnades : bœuf étuvé, à la bière
cassonade : vergeoise, sucre de betterave non raffiné
chicon : endive cultivée à l'abri de la lumière
chocolat : celui que l'on trouve en France n'a plus rien à envier au chocolat courant qu'on trouve dans le commerce en Belgique: seules quelques maisons méritent encore la réputation du chocolat belge
choesels : préparation culinaire à base de pancréas (ou testicules selon certains zwanzeurs)
corin : compote de fuits séchés (pruneaux ou abricots secs) dont on garnit les tartes (grand merci à NR)
couille de Suisse ou son euphémisme couque suisse : pâton cuit à l'eau, sauce au beurre et à la cassonade
cougnole (Ht), cougnou : brioche sucrée de Noël vaguement en forme d'enfant emmaillotté
couque : petit pain, biscuit, gâteau… surtout à Bruxelles
couque de Dinant : genre de pain d'épice peu levé et très compact
cramique : brioche aux raisins secs
craquelin : pain au lait et au sucre
cuberdon : cône de gelée de fruit rouge (framboise) séchée

dagobert : sandwich jambon-fromage-mayonnaise

escavèche : préparation de poisson au vin blanc, vinaigre et herbes
elbot : flétan
esprot : sprat ou boestring

faro : lambic refermenté avec du sucre candi
filet d'Anvers : filet de cheval fumé
filet américain : steak tartare, souvent servi avec frites et salade
fondu au fromage : croquette plate à base de fromage
frica(n)delle : saucisse faite de diverses viandes

gosette : chausson aux pommes, aux fruits si spécifiés
galette : gaufre sèche
gueuze : mélange de jeune et vieux lambics ayant subi une seconde fermentation

half-en-half (Bxl) : cocktail composé moitié/moitié de vin blanc et de mousseux

kriek : une vraie kriek s'obtient par la refermentation de lambics et de cerises

lambic : bière à fermentation spontanée du sud-ouest de Bruxelles; son nom indique peut-être son origine: Lembeek (sud de Bruxelles)
lard (friandise) : mousse gélatineuse sucrée

maatje : jeune hareng frais servi avec oignons hachés
maitrank, m (Lx) : vin blanc parfumé à d'aspérule odorante
mastelle : diverses sortes de biscuits oblongs, souvent gras et à base d'amandes
matoufet: (spécialité ardennaise) 1/2 l. lait, 1 1/2 c. à soupe de farine, 1 pincée de sel, 3 œufs, lard fumé découpés en morceaux. Délayer tous les ingrédients et les verser dans la poêle sur les lardons cuits. Mélanger. Se mange sur une tartine
mitraillette : baguette fourrée de viande et de frites

nic-nac : petit biscuit sec rond ou en forme de chiffre ou de lettre, surmonté d'une noisette de sucre coloré

oiseau sans tête : paupiette

panade : bouillie pour nourrisson, faite avec du biscuit sec émietté trempé dans un liquide (lait, jus de fruit…)
pape (Bxl) : bouillie ; pape au riz: riz au lait
papin : colle de farine
patate à casaque : pomme de terre en chemise
péquet, peckè : genièvre, très populaire de Charleroi à Liège
plattekeis (Bxl) : fromage frais
pomme de terre en chemise : pomme de terre en robe de chambre / en robe des champs
praline : bonbon au chocolat

rombosse : pomme à la cannelle entourée de pâte et de beurre, cuite au four. Variante: ribosse (Ht), raubossc (Nm).

spéculoos : biscuit au sucre et aux épices (cardamone et girofle)
spek (Bxl) : lard
spir(l)ingue (m.) : morceau d'épaule de porc, viande assez grasse
sprootje : chou de Bruxelles
stoemp [ou] (Bxl) : purée de pommes de terre et légumes assaisonnée de poivre et de noix de muscade

tarte al djote : tarte aux bettes et/ou fromage (Nivelles)
tête pressée : fromage de tête
toast cannibale : à base de filet américain
touffeye, touffaye (f.) : potée gaumaise - 500 gr de pomme de terre «plates de Florenville»; 1 1/2 kg oignons, 200 gr lard maigre, 3 c. à soupe de saindoux, 1 c. à soupe de farine, thym, laurier, ail, sel poivre, 1 pincée de chicorée, 4 saucisses fumées à cuire
trappiste : bière forte (jusqu'à 10°) originellement d'abbaye

vôte, vaute : 2 œufs, 3/4 litre lait, 8 c. à soupe de farine d'épeautre, 1 pincée de sel. Bien mélanger le tout, verser dans la poêle sur un peu de saindoux (la vôte est bien plus épaisse qu'une crêpe)

waterzooi (Fl.) : bouillon à base de poulet ou de poisson
witloof : chicon

Expressions et définitions

ah oui, mais non! : je veux bien être patient / crédule, mais là, tu exagères
à Houte-si-plou : dans un trou perdu, à Trifouillis-les-Oies, à Pétaouchnok
aimer autant» + inf. : litote pour «préférer»
aller d'un gaz (Bxl) : aller très vite
à Macapette : au Diable-Vauvert, très loin
à mon aise, am'n'aise, à ton aise, at'n'aise, à son aise, as'n'aise (W) : en toute décontraction
après moi les mouches! : après moi le Déluge assez… que pour : exprime une conséquence
au moins que…, au plus que… : Moins… plus…
attendre famille : être enceinte
au vogel-pick» (aux fléchettes) : dans la plus grande approximation, voire au hasard
avec ça je suis gras : ça me fait une belle jambe
avoir bon, facile, difficile, dur : avoir du plaisir, des facilités, des difficultés…
avoir … de bon : en avoir encore, de réserve
avoir de l'allure : être de bon ton, faire les choses correctement
avoir dehors : faire sortir
avoir eu qqch : avoir reçu (pour un anniversaire, une fête)
avoir froid, chaud ses pieds : avoir froid, chaud aux pieds
avoir la pépette : avoir les foies
avoir mal la tête, …sa tête : avoir mal à la tête
avoir le brûlant : avoir une sensation de brûlure à l'estomac
avoir le cul dans le beurre : avoir le cul bordé de nouilles, occuper une sinécure
avoir le gros cou (Bxl: le dikkenek) : avoir les chevilles enflées
avoir les poepers» (Bxl) : avoir les foies
avoir loin : avoir une longue route à faire
avoir plus court : prendre un racourci «J'ai plus court par les champs»
avoir perdu sa semaine : être frustré comme si on avait perdu sa paie
avoir quelqu'un : être en couple
avoir un œuf à peler avec qqn : avoir un compte à régler
avoir une touche : avoir la cote, un ticket

battre le beurre : s'embrouiller
beaucoup de fois : bien des fois

ça cloppe : cela convient
ça m'a bien goûté : cela m'a plu
ça ne peut mal : il n'y a pas de danger
ça n'est pas du spek pour ton bec» (Bxl) : c'est trop bon pour toi
ça stink» (Bxl) : ça pue
ça tire : il y a un appel d'air
ça va daller : ça ira
ce n'est pas du spek pour ton bec» (Bxl) : c'est trop bon pour toi (spek = lard)
c'est bon que… : encore heureux que…
chasser : (pour un fluide) refluer avec force
chercher misère : chercher querelle
couper au court : prendre un raccourci

des tchics et des tchacs : des trucs et des machins
des cents et des milles : des milles et des cents
dire quoi : dire ce qu'il en est, ce dont il retourne

en arriver une belle à quelqu'un : lui arriver une chose étonnante ou fâcheuse
encore un peu et… : pour peu…
endéans (administration) : introduit un délai, ex. «endéans l'année»
entre l'heure de midi : durant la pause de midi
en stoemmelings (Bxl) : en tapinois, en catimini, à l'anglaise.
et avec ça : et à cause de ça
être après ses sous : être économe, radin
être chocolat : s'être fait rouler
être dur·e de comprenure : être long à la détente

faire bébelle à : flatter
façade clacheur» (Bxl) : peintre en bâtiment ou, par sarcasme, mauvais artiste peintre
faire de son nez : prendre des airs importants
faire douf : faire étouffant (chaleur)
faire la file : faire la queue
faire ses paques : faire sa communion
faire son samedi : faire son ménage
faire sans, faire sans… : s'en passer, se passer de…

il fait malade : il fait orageux, lourd
il n'a pas toutes ses frites dans le même sachet : il n'a pas le gaz à tous les étages
il n'y a pas d'avance : cela ne sert pas à grand-chose

jouer avec les pieds de qqn : abuser de quelqu'un
jouer cinq lignes : jouer un mauvais tour
jouer sc(h)ampavie» (Bxl) : prendre la poudre d'escampette

la demie de telle heure : une demi-heure avant telle heure
L'Amigo : prison de la police de Bruxelles. Par extension, cachot
la porte est contre : le pêne est contre le chambranle
lichette : cordelette ou bout de tissu cousu permettant de suspendre un vêtement

ma crotje» (Bxl) : appelation affectueuse pour une jeune fille
mélanger ses tartines (W) : «perdre la tête»
mettre quelque chose sur son dos (W) : ajouter un vêtement, se couvrir
mordre sur sa chique : serrer les dents

nenni, valet!» (Lg) : bien sûr que non, gamin!
n'en pouvoir rien : ne pas être responsable
ne pas être contraire : être accommodant
ne pas pouvoir de qqn : avoir reçu l'interdiction de qqn
ne pas savoir le chemin» (Bxl) : ne pas trouver de solution
ne rien savoir là contre» (Bxl) : ne pas pouvoir agir, contrer
n'importe!» (W) : cela est égal
non, peut-être?» (Bxl) : oui, bien sûr!

on disait que…» (demande de consensus) : on dirait que…
on n'a jamais vu une affaire ainsi : on n'a jamais vu pareille chose
on sait là contre» (Bxl) : on peut agir, on peut faire face
oui, peut-être?» (Bxl) : non, bien sûr!

passer un cigare : passer un savon
perdre ses tartines : perdre le nord
pincer son français : parler pointu, souvent avec un accent parisien supposé

que du contraire! : bien au contraire!

retomber sur, revenir sur : se souvenir de

se quimper : se mettre sur son 31

taper à gailles» (W) : (gauler les noix) tenter au hasard
tirer son plan : se débrouiller
tomber de son sus» (Bxl) : tomber de haut, s'évanouir

une fois (Bxl) : cette locution vient toujours après le verbe conjugué. «Tu viens manger des moules, une fois?» ne s'entend qu'en France

vider la place : quitter les lieux
voir ping : voir de travers
volle gaz, volle petrol (Bxl) : à toute vitesse

Glossaire scolaire

Les écoliers belges commencent la première année primaire l'année de leurs six ans. L'école primaire dure six ans. À douze ans, il entament les secondaires, de la première à la sixième.

Avant la mixité dans l'enseignement secondaire officiel, les filles allaient au «lycée», les garçons à l'«athénée» (héritage de la terminologie néerlandaise). La mixité s'y est généralisée dans les années 70. Actuellement, un établissement officiel de l'enseignement secondaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles se nomme «lycée»; les établissement organisés par les communes continuent à s'appeler «athénées». L'enseignement secondaire confessionnel, numériquement important en Belgique, est devenu mixte plus tard. Les garçons allaient au «Collège», les filles dans des établissements historiquement liés à des sœurs appartenant à des congrégations aux noms divers: «Enfant-Jésus», «Sacré-Cœur», «Dames de Marie»… Les noms sont gardés, mais admettent maintenant filles et garçons.

Les enseignants qui se destinent aux trois premières années du secondaire font un régendat (en trois années) et deviennent agrégés de l'enseignement secondaire inférieur (AESI), couramment appelé régents. Il faut normalement être titulaire d'un master de l'université pour enseigner dans le secondaire supérieur ou dans l'enseignement supérieur.

Avant la réforme de Bologne (2004), les études universitaires comptaient généralement deux candidatures suivies de deux ou trois licences. Un «licencié» avait donc un niveau bac +4 ou +5.

agrégation : diplôme de capacité à enseigner
athénée : lycée non confessionnel, organisé par les Villes
auditoire : auditorium

balance : note <10/20 non fatale
baptême : bizutage
bibitif (adj.) : se dit d'une activité ou d'un lieu où l'on boit
bisser : redoubler
bleu·ette : bizut
blocus : période de mémorisation
bloque (f.) : préparation aux examens
brosser : sécher un cours
bulletin : carnet de notes
buser : recaler

calotte : coiffe de «baptisé» (UCL)
cantus : soirée de chants paillards
cassette (Bxl) : trousse
clacher : mouiller de bière et enduire de farine, lors de la fête de la st-Verhaegen, patron de l'ULB
cokoteur/se : cothurne
collège : école sec. confessionnelle
conservatoire (n.m.) école supérieure de musique et de théâtre
copion : antisèche
correcteur : Blanco™
cote(r) : note(r)

doubler : redoubler

élocution : exposé d'élève

farde : classeur
fourche : heure de temps libre
frœbelien [ø] : (vx) instituteur maternel
frotte-manche : lèche-cul

germaniste : diplômé en philologie germanique (anglais, allemand, néerlandais)

humanités : études secondaires

jobiste : étudiant occupant un job
journal de classe : carnet scolaire

kot : thurne

latte : règle graduée plate
lycée : école secondaire officielle de la communauté Wallonie-Bruxelles

manche à balles : fayot
marqueur : feutre
minerval : droits de scolarité
mofler : recaler

penne : coiffe de «baptisé» (ULB)
pette, pète, petture (f.) : échec
pion : surveillant
plume : étudiante baptisée
plumier (W) : trousse
poésie (vx) : première année du lycée, avant la terminale
poil : étudiant baptisé
préfet : directeur d'athénée ou lycée
pré-gardienne : classe entre la crèche et le jardin d'enfant
professeur extraordinaire : professeur en attente de nomination
professeur ordinaire : professeur nommé
proviseur : censeur

quart d'heure académique : quart d'heure de retard toléré lors d'un rendez-vous

raccuser : moucharder
raccusette : mouchard
régent : professeur de collège
rénové : type d'enseignement
rhéto(rique) : terminale
romaniste : diplômé en philologie romane

student [studεnt] : étudiant
syllabus : polycopiés

tchouquet : bande de papier roulée et pliée pour être lancée par un élastique tripler, trisser : cuber
Typex™ : Blanco™

valves : tableau d'affichage

Politique et administration

Méfiez-vous de ce que vous entendez de la politique belge : chaque Belge défend en général un intérêt particulier ; pour rendre les choses compréhensibles, les observateurs extérieurs simplifient outrageusement. L'erreur la plus commune est de confondre les Wallons (qui vivent en Wallonie) et les francophones, qui concernent également une grande majorité des Bruxellois, une minorité de personnes qui habitent dans la périphérie bruxelloise, qui est administrativement flamande (avec quelques accommodements dans les «communes à facilités»), dans certaines communes proches de la frontière linguistique (des communes où des facilités administratives pour les néerlandophones existent également) et, de moins en moins, dans les grandes villes de Flandre, comme Gand et Anvers, vestiges d'une bourgeoisie historiquement francophone.

anticipatif : effectué avant la date normale, prévue
autosécurité : contrôle technique de véhicule

bilingue : le plus souvent français-néerlandais
Belgicain tend à désigner de façon assez péjorative les tenants de la «Belgique de papa» ou en tout cas les unitaristes, ceux qui refusent la séparation de la Belgique. Vers 1980 cependant, le dessinateur Hergé utilisait ce terme pour qualifier son personnage secondaire Séraphin Lampion, indélicat, tournant tout à la rigolade et peu porté à l'introspection.

commune à facilités : commune bilingue où l'autre communauté peut être administrée dans sa langue
communautaire : relatif à la division administrative de la Belgique (base linguistique)

flamandisation : processus visant à développer le caractère flamand d'une région
flamingant : extrémiste flamand

horeca : secteur hôtels-restaurants-cafés

parastatal (adj.) : semi-public
paracommunal (adj.) : qui a un statut semi-public en rapport avec une commune

rattachiste : partisan du rattachement de la Wallonie à la France
receveur : percepteur des contributions

(Immeuble) unifamilial : maison conçue pour une seule famille

VIPO (veuve, invalide, pensionné ou orphelin) : statut disposant d'avantages sociaux

wallingant (construit sur «flamingant») : extrémiste wallon

Code de la route

Sans autres spécifications, la vitesse est limitée à 120Km/h sur autoroute et sur les routes pour automobiles à 2×2 bandes de circulation, à 90Km/h sinon, et 30Km/h dans les agglomérations. Il est prévu que cette limite soit portée à 70km/h en Flandres, là où les poteaux de feux rouges sont noir et jaune (en Wallonie et à Bruxelles, ils sont rouge et blanc).

Il n'y a pas si longtemps, une voiture qui marquait l'arrêt (ce qui était difficile à prouver) perdait sa priorité. Bien qu'annulée pour cause d'uniformisation européenne, cette disposition explique certaines hésitations des anciens conducteurs.

Comme partout, les trams (véhicules sur rail) ont une priorité quasi absolue, même sur les piétons, ce que beaucoup de Belges ignorent également.

Culture

Manifestations folkloriques

Soumonces : répétitions de caranaval. Il y a les semonces en batterie, en musique…

Les Gilles de Binche : rois du carnaval en Hainaut et alentours, les Gilles peuvent défiler lors de kermesses (et même parfois à Bruxelles). Ce ne peut alors être les Gilles de Binche, qui font le serment de ne jamais danser en dehors de leur ville. Les gilles portent des sabots, un costume où dominent le jaune, le rouge et le noir, des bosses, un chapeau de plumes d'autruche et des apertintailles (ceintures à grelots).

Les Macrales : Sorcières de Wallonie, de Marche-en-Famenne à Vielsam.

Les Blancs Moussis : personnage carnavalesque de Stavelot, litt. «habillés de blanc» et portant un masque avec un long nez rouge.

Ommegang (m) : procession ou cortège dans certaines villes flamandes et Bruxelles.

Échasseurs : personnes montées sur des échasses. Il existe des joutes d'échasseurs dans la région de Namur.

Sport

Le jeu de balle, ou balle pelote, est un jeu aux règles très complexes, dérivé de la paume, qui s'est beaucoup joué dans la partie occidentale de Belgique ainsi que dans le département du Nord.

Jeux de carte

Couyon : jeu de carte aux règles simples. Se joue normalement à quatre (deux équipes de deux) avec les 24 cartes hautes, de l'as (valeur la plus haute) au 9 (valeur la plus basse). La dernière carte désigne l'atout. On est obligé de suivre, mais on peut couper quand on veut. Le décompte se fait avec toutes les cartes récoltées des plis gagnants: l'as vaut 4 points, le roi en vaut 3, la dame 2 et le valet 1. On peut également jouer à deux ou à trois, toujours avec 6 cartes par joueur. Fut très populaire en Wallonie (supprimé en 2005 de Wikipedia).

Whist à la gantoise : se joue à quatre joueurs avec un jeu de 52 cartes (hiérarchie du bridge), toutes distribuées. Les équipes se constitueront selon les annonces qui consistent à proposer l'atout désiré. Chacun peut décider de faire un contrat (huit plis) avec n'importe quel joueur ayant annoncé, sa couleur devenant alors l'atout. Si deux équipes se sont constituées autour de deux atouts différents, il est possible d'enchérir (prévalence: cœurs, carreaux, trèfles et piques). Il est possible pour un joueur d'annoncer faire «seul» six plis, voire neuf («abondance»). Un ou plusieurs joueurs peu(ven)t tenter de ne prendre aucun pli en défaussant une carte («petite misère») ou sans défausser («grande misère»). D'autre enjeux existent («grande misère sur table», «solo chelem» où un seul joueur annonce et réalise tous les plis), rétribuant (ou pénalisant) plus ou moins selon les risques pris. Il est prudent de convenir des règles précises et des rétributions avant de jouer, celles-ci variant beaucoup d'une région à l'autre.

Jurons

Le célèbre «nom de dieu» a subi beaucoup de déformations: «nom de djû», «tetjû», voire «rondidjû» et «miârdedjû» (illustrés dans Gaston Lagaffe). On entend parfois «nom dèzo» en Wallonie.

Parallèlement, le juron flamand classique «God verdoemd» (Dieu damné), qui se prononce habituellement «gotferdoum», a donné «ferdom», «godferdek», «ferdek», «potferdek», «potfermil»… et est parfois employé par les francophones préférant jurer dans une langue que Dieu ne comprend peut-être pas.

Livre d'or

109.133.227.109

Tue 2019.12.03 - 22:11:19

C'est bourré d'âneries! On mélange désuètude et ignorance de la langue française.

Ce jugement non argumenté, définitif et anonyme ne permet malheureusement pas à cette page de s'améliorer.